L’administrateur du Collège de France, une institution universitaire prestigieuse du Quartier latin à Paris, a annulé un colloque sur la Palestine et l’Europe juste avant la date prévue pour sa tenue.

Quelques jours auparavant, le président du Crif, qui prétend représenter les Juifs de France, avait décrit ce colloque d’historiens de la très officielle chaire d’histoire contemporaine du monde arabe comme propalestinien en se plaignant que « rien n’allait dans ce colloque ». Cela a suffi pour que le ministre de l’Enseignement supérieur fasse pression sur le Collège de France.

La conclusion du colloque devait être assurée par une représentante de l’ONU pour les droits de l’Homme, un ancien vice-président de la Commission européenne et l’ancien Premier ministre de droite de Villepin. Inquiet des propos que pourraient tenir de si dangereux agitateurs, le ministre a obtenu l’annulation du colloque, tout en ayant le culot de prétendre à ce propos « défendre la liberté académique » et « le débat libre, respectueux et pluriel »... du moment qu’il convient au pouvoir.