RATP : la colère des jeunes embauchés22/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2912-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP : la colère des jeunes embauchés

Les 21 et 22 mai, des conducteurs de bus étaient en grève dans la plupart des dépôts de la RATP. Ceux qui ont été recrutés depuis janvier 2023 veulent réagir à la discrimination qui les frappe.

En effet les nouveaux embauchés gagnent 300 euros de moins que les anciens, alors que leurs conditions de travail sont les mêmes. Leurs horaires sont changés parfois la veille, sans qu’ils soient avertis, ou au dernier moment, et les cycles de travail changent tout le temps. Cela complique la vie, les relations avec les amis, sa famille, la garde des enfants. Et surtout ce n’est pas avec un tel salaire que l’on peut y arriver.

Des conducteurs plus anciens ont aussi participé à la grève, jugeant nécessaire d’exprimer leur colère contre les conditions de travail et l’injustice faite aux jeunes. Le mécontentement vient aussi d’un contexte de circulation de plus en plus stressant, face à une hiérarchie qui ne rate pas une occasion d’enfoncer les conducteurs : accident, plainte voyageur, arrêt maladie…

C’est « abuser », « ils veulent nous matrixer », disent les travailleurs confrontés aux pressions antigrève. Ils découvrent les difficultés à se déclarer en grève. Avec le passage obligatoire par le serveur à plus de 48 heures de celle-ci, la procédure est volontairement compliquée. Et la pression de la direction sur les nouveaux embauchés qui doivent attendre un an avant d’être titularisés, est un obstacle supplémentaire.

Ce mouvement, qui vient de jeunes confrontés à l’exploitation, pourrait encourager l’ensemble des travailleurs des dépôts de bus à entrer en lutte. La direction n’en a pas fini avec eux : ils seront une épine dans son pied dont elle ne se débarrassera pas aisément.

Partager