Reims : contre la suppression des bons alimentaires12/11/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/11/une_2989-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Reims : contre la suppression des bons alimentaires

Dans la Marne, le SIAO 51 (Service intégré d’accueil et d’orientation de la Marne), autrement dit le 115 local, a décidé, à compter du 20 octobre 2025, de mettre un terme à l’attribution de chèques alimentaires de 4 euros par jour, somme déjà dérisoire pour survivre dignement.

L’essentiel des bénéficiaires, environ 200 personnes, étaient des familles de réfugiés, hébergées dans des hôtels du département. Ces 4 euros quotidiens leur permettaient d’acheter de la nourriture et des produits d’hygiène. Cette mesure inique va les plonger dans encore plus de précarité.

Cette attaque inacceptable est justifiée, selon la Préfecture, dont dépend le SIAO, par la hausse des prises en charge et donc des dépenses. La préfecture précise même que le SIAO s’aligne sur les usages déjà en cours dans la plupart des départements, dont la logique est : « Plus il y a de besoins, moins on donne ! ». Il y a déjà là une application concrète des discussions actuelles autour du budget : pour donner aux plus riches, l’État étrangle les plus pauvres.

Sans vergogne, le SIAO propose comme solution aux anciens bénéficiaires de faire appel aux associations comme le Secours populaire ou les Restos du cœur, alors que de l’aveu même de leurs responsables, elles sont littéralement débordées. Elles n’ont plus les moyens de faire face aux demandes d’aide, avec pas moins de dix millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans le pays. Selon une étude publiée le 6 octobre par la Fédération des acteurs de la solidarité « 30 % des associations risquent de disparaître d’ici la fin de 2025 ».

Un rassemblement d’une soixantaine de manifestants s’est tenu samedi 8 novembre devant la sous-préfecture de Reims, à l’appel de l’association La Pépinière contre la précarité. Un des participants résumait bien la situation : « C’est la théorie du ruissellement à l’envers : les ultra-riches sont privilégiés et les plus précaires sont attaqués. » Un autre rassemblement devait se tenir jeudi 13 novembre à 18 h 30 devant l’Hôtel de Ville de Reims. Pour l’Association La Pépinière la politique du gouvernement « relève d’une stratégie xénophobe et déshumanisante visant à rendre impossible la vie des personnes exilées, pauvres ou sans abri ». Il faut espérer que cette mobilisation s’étende et s’amplifie pour arracher des moyens de vivre dignement pour tous les précaires.

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