Salah Keltoumi, cariste dans l’industrie automobile22/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2912-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Européennes

Salah Keltoumi, cariste dans l’industrie automobile

Candidat sur la liste Lutte ouvrière, je suis ouvrier cariste à l’usine Stellantis de Mulhouse, où nous sommes des milliers de travailleurs.

Nous travaillons tous côte à côte, mais nous n’avons pas le même statut. Certains sont embauchés, d’autres intérimaires et d’autres sous-traitants. Mais, sans nous tous, il n’y aurait pas de voitures. Et sans nous tous, il n’y aurait pas de richesses. Il y a les anciens qui ne pensent qu’à partir, tellement le travail est dur. Puis il y a les jeunes, la plupart des intérimaires, qui voudraient un emploi stable et un salaire qui tombe tous les mois. Le patron essaie de se débarrasser des anciens, les salariés usés qui ne peuvent plus tenir leur poste. Et puis il licencie aussi les intérimaires qui arrivent en fin de mission. Pourtant les cadences augmentent et ce n’est pas le travail qui manque à l’usine, ce sont les bras.

Nous sommes des dizaines de nationalités dans l’usine. Beaucoup de travailleurs nous ont rejoints ces derniers mois avec, parmi eux, des Ukrainiens, des Afghans, des Syriens, des Soudanais. Ils ont fui la guerre, ont traversé les déserts, la Méditerranée. Ils ont côtoyé la mort et laissé leur famille dans leur pays d’origine. Sur les chaînes de production, ils sont devenus nos camarades. Le capitalisme et son organisation nous ont rassemblés pour mieux nous exploiter.

Aujourd’hui, nous sommes devenus des frères de labeur, mais demain, il faudra être des frères de lutte, pour rendre tous les coups que nous donnent les patrons et pour que les richesses reviennent à ceux qui les produisent.

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