La travailleuse blessée est sortie de l’hôpital et tous espèrent qu’elle va se remettre sans dommage.

Reste que l’accident aurait pu avoir des conséquences encore plus graves. L’ambulance et les gendarmes sont intervenus dans l’atelier, et la gendarmerie a ouvert une enquête dont on ne connaît pas les résultats. Mais s’il y avait une enquête ouvrière, on sait déjà quel en serait le résultat. La direction avait mis sur pied une équipe chargée de « réussir le lancement de ce nouveau moteur ». Dès le début de son montage sur les voitures, les membres de l’équipe découvraient des problèmes presque chaque jour. Stellantis avait bien pensé à son moteur, mais pas du tout à ceux qui allaient travailler dessus… Comme d’habitude !

Après l’accident, c’était l’émotion et l’inquiétude chez les salariés, mais pas du côté de la direction qui voulait redémarrer la production au plus vite. Depuis, elle a fait venir des renforts, en expliquant que c’était pour améliorer la sécurité. En général, quand de tels renforts sont amenés, ils sont ensuite rapidement enlevés et envoyés ailleurs.

En ce moment, la direc- tion fait mine de considérer que la sécurité est essentielle. Mais elle maintient l’augmentation de la vitesse de la chaîne, les allongements journaliers d’horaires, les samedis travaillés obligatoires et donc aggrave la fatigue de tous. On peut prévoir que comme après chaque accident, ses discours sur la sécurité ne dureront pas bien longtemps et feront place aux « nécessités de la production ». Sauf si les travailleurs décident de la surveiller de près et de ne pas la laisser mettre en danger leur vie ou leur santé.