Brèves

Devant la presse mondiale médusée, les pays du G20 avaient réussi à sortir de leur chapeau une (petite) liste noire de paradis fiscaux. Quatre pays (Philippines, Malaisie, Costa Rica et Uruguay) étaient désignés comme coupables d'avoir provoqué la crise en déréglant le système financier. Ainsi les grandes entreprises et les banques, la bourgeoisie et son économie capitaliste étaient dédouanées.

Mais tout est bien qui finit bien. Moins d'une semaine après ce coup d'éclat, ces quatre pays ont donné des gages de bonne conduite et ont été rayés de la liste noire qui est donc vide.

Pour résoudre la crise, il ne manque plus qu'un peu de poudre de perlimpinpin.

Un homme est mort au cours des manifestations contre le G 20 de Londres. La police britannique avait dans un premier temps expliqué qu'elle avait essayé de le secourir.

C'était un mensonge. Une vidéo montre au contraire que cet homme rentrait tranquillement chez lui, sans même participer aux manifestations, quand il a été poussé violemment dans le dos par un policier. Peu de temps après il décédait d'un arrêt cardiaque.

Couvrir des brutalités par des mensonges : une spécialité policière.

Le groupe industriel américain Caterpillar a lâché un peu de lest en diminuant de 733 à 600 le nombre de licenciements prévus sur ses deux usines de Grenoble et d'Echirolles. La séquestration de cadres de l'entreprise mardi 31 mars dernier y a été peut-être pour quelque chose....

Mais « 133 postes sauvés », ce n'est rien face aux milliards de bénéfices que l'entreprise a réalisé toutes ces dernières années. Sans compter que la direction a demandé des contreparties sur la flexibilité et l'indemnisation du chômage partiel.

Les salariés de Caterpillar considèrent à juste titre qu'ils sont encore loin du compte. Ils n'ont pas dit leur dernier mot et avec les patrons, ils commencent à savoir comment s'y prendre.

Le travail des enfants est interdit au-dessous de dix-huit ans aux États-Unis. Mais avec la crise, on trouve de plus en plus d'enfants à devoir faire des petits boulots dans le commerce, la restauration, les services, afin d'aider leurs parents au chômage.

L'année dernière, Wal Mart, grande chaîne de distribution représentant le plus grand employeur des États-Unis et du monde, a été condamné pour avoir embauché des enfants.

La crise du monde capitaliste n'épargne même pas les enfants du pays le plus riche du monde.

67 sans-abris sont morts en France depuis le début de l'année ce qui fait près d'un par jour en moyenne.

Ainsi, dans l'un des pays les plus riches du monde, des miséreux meurent tous les jours dans la rue ou à l'hôpital, faute de liens sociaux, de logements, de soins suffisants...

Cela ne fait ni chaud ni froid au gouvernement qui a ordonné la reprise des expulsions de logements dès le 15 mars.

La secrétaire d'État à la Famille, Nadine Morano, a promis la création de 100 000 places en crèche d'ici à 2012.

Quand on sait que sur les 176 000 places nouvelles, promises depuis l'an 2000, seules 42 698 ont vu le jour, il y a de quoi s'inquiéter, d'autant que le budget prévu est réduit de moitié.

L'État compte notamment sur la création de 10 000 places en crèches d'entreprises et 8000 en jardins d'accueil mais au final, il n'a aucune garantie que ces places soient vraiment créées.

On est bien loin du droit opposable à la garde d'enfants défendu par Sarkozy l'an dernier...

En France, entre 1998 et 2006, le pouvoir d'achat des dirigeants des sociétés anonymes a augmenté de 68% alors que le salaire net moyen a seulement augmenté d'un peu plus de 5%. Ce qui fait qu'aujourd'hui, un salaire annuel de grand patron équivaut à 300 ans de SMIC.

A force de ristournes, de subventions, de réductions d'impôts accordés par les différents gouvernements français, de droite comme de gauche, les patrons du CAC 40 sont aujourd'hui les mieux payés d'Europe.

Malgré la crise, l'État maintient les crédits militaires pour la période 2009-2014. La Loi de Programmation Militaire dont l'examen à l'Assemblée commence aujourd'hui, prévoit 185 milliards aux armées (hors pensions) dont 103 milliards uniquement destinés aux équipements.

Rien n'est trop beau pour ces militaires : 56 nouveaux hélicoptères, une cinquantaine d'avions Rafale, deux frégates « multimissions »...

Les industriels de l'armement peuvent se frotter les mains, les commandes sont assurées sans même que se profile l'ombre d'un débat à ce sujet à l'Assemblée Nationale.

Ségolègne Royal, en visite au Sénégal, a choisi de faire parler d'elle en demandant pardon pour le discours paternaliste, et même un tantinet raciste, qu'avait prononcé Sarkozy dans ce même pays en 2007.

Si on se mettait en tête de s'excuser à chaque fois que Sarkozy tient des propos réactionnaires, mensongers ou tout simplement imbéciles, il faudrait s'y mettre tous les jours.