Guerre et crise : le capitalisme nous enfonce !31/10/20222022Éditorial/static/common/img/contenu-min.jpg

Editorial

Guerre et crise : le capitalisme nous enfonce !

Les journées anormalement chaudes et ensoleillées de ces dernières semaines nous ont rappelé la gravité de la crise climatique. Et ce n’est pas la seule source d’inquiétude car, où que l’on regarde, c’est la crise.

C’est la crise politique, avec la guerre en Ukraine et l’angoissant jeu de poker menteur autour de l’arme nucléaire. C’est la crise énergétique avec des factures de gaz et d’électricité qui s’envolent et le retour des pénuries. Et c’est la crise économique. Aujourd'hui, elle se manifeste surtout par la flambée des prix, mais demain, elle sera marquée par des faillites et des licenciements de masse.

Tous les gouvernements promettent progrès, paix et harmonie, et ils nous mènent au précipice.

Quelle est la politique des dirigeants occidentaux face à la guerre en Ukraine ? C’est de l’alimenter en fournissant plus d’armes, de moyens de renseignement et d’instructeurs. Biden, avec l’assentiment de seconds couteaux du genre de Macron, profite de ce que Poutine a déclenché les hostilités, après des années de pressions occidentales, pour affaiblir durablement la Russie et renforcer l’impérialisme américain dans l’est de l’Europe.

Les maîtres du monde ne sont pas en train de nous sortir de la guerre, ils nous y enfoncent ! Ils sont tous en train de se réarmer et de la préparer. En plus de la guerre en Ukraine et des risques d'extension à toute l'Europe, ils anticipent une guerre contre la Chine. Pour les États-Unis, la Chine de Xi Jinping est le principal concurrent à abattre. Et la propagande occidentale en a déjà fait l’ennemi public numéro 1.

Alors que les pays européens sont dépendants les uns des autres tant sur le plan économique que sur le plan énergétique, l’Union européenne est incapable d’élaborer une politique commune, ne serait-ce que pour assurer la fourniture de gaz et d’électricité à tous.

C'est le "chacun pour soi". Les États qui en ont les moyens, comme l'Allemagne, sortent le carnet de chèques pour sauver la mise de leurs capitalistes, tandis que les autres, moins riches, crient à la concurrence déloyale. Le couple franco-allemand présenté comme le moteur de l’Union européenne se déchire au point que certains commentateurs reparlent du spectre de la guerre entre la France et l’Allemagne !

Et comment ne pas rire jaune devant les mesures gouvernementales en matière climatique ! Cet hiver, la transition écologique consistera essentiellement à chauffer à 19 degrés et à mettre des pulls.

Les transformations énergétiques et les chantiers de rénovation thermique qui nécessitent des centaines de milliards d’investissements sont remis à demain. Dans l’urgence, tous les gouvernements de l’Union européenne se ruent sur le gaz de schiste et la construction de terminaux méthaniers pour stocker le gaz naturel liquéfié importé d’autres continents. Ils font aussi redémarrer des centrales à charbon ; c’est vrai en Allemagne comme en France. On n’aura donc jamais autant parlé de transition climatique et pollué en même temps !

« Il nous faut gouverner en pleine tempête », se justifient-ils. Sauf que cette tempête n’est pas le produit du déchaînement des éléments naturels, mais le résultat de leur faillite.

Il ne s’agit même pas de la qualité et des compétences du personnel politicien. Ces crises sont le fruit d’un système capitaliste dominé par des rapaces qui vont là où la recherche du profit, l’exploitation et la concurrence les mènent. Et ces rapaces sont prêts à faire tout et n’importe quoi, y compris à mettre toute l’économie par terre comme le font aujourd'hui les grands groupes énergétiques.

C’est pour sauvegarder ce système complètement fou que le gouvernement demande aux travailleurs de sacrifier leur pouvoir d’achat, leurs droits à la retraite et au chômage. Il ne faut pas l’accepter.

Les plus riches et les grands groupes capitalistes se sortiront toujours des crises et des guerres. Ils sauront même y trouver leur bonheur, c’est déjà le cas aujourd'hui des capitalistes de l’énergie et de l’armement. Les travailleurs, eux, en seront les premières victimes et, pour sauver leur peau, ils n’auront pas d’autre choix que de se battre.

Marx avait dit des travailleurs qu’ils n’avaient rien à perdre que leurs chaînes. Ces mots ont toujours résonné avec force dans la conscience des travailleurs les plus exploités. Dans les périodes de crise et de guerre, ils trouveront encore plus d’écho et aideront les travailleurs à aller jusqu’au bout de leur combat : arracher le pouvoir économique et politique à une classe capitaliste qui nous pousse vers l’abîme.                                    

Nathalie Arthaud

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