Editorial

Pire que le coronavirus, le capitalisme !

Pire que le coronavirus, le capitalisme !

Annulation des rassemblements de plus de 5000 personnes en milieu confiné, fermetures des écoles dans les foyers infectieux…, le gouvernement a annoncé, samedi, une série de mesures exceptionnelles pour freiner l’épidémie du coronavirus. Et au milieu de l’émotion suscitée par cet appel à la mobilisation générale, comme en catimini, le Premier ministre Philippe a dégainé le 49.3 pour imposer sa réforme des retraites. 

S’il croit pouvoir utiliser le coronavirus pour faire oublier son coup de force contre les travailleurs, il se trompe ! Il n’en a pas fini avec la contestation. De nombreux rassemblements de protestation sont en préparation et le coronavirus ne fait que rajouter à la colère générale.  

Car oui, il y a de quoi être inquiet et en colère. Non pas à cause de la gravité de ce virus - moindre que redoutée - mais parce que, s’il y avait des millions de malades et qu’il devenait nécessaire d’hospitaliser des milliers de personnes, l’hôpital public serait incapable de contrôler la situation. Et cela, c’est de la responsabilité du gouvernement, de celui-ci comme de ceux qui l’ont précédé.

Cela fait un an que tous les personnels hospitaliers tirent la sonnette d’alarme pour dénoncer les Urgences saturées, les services hospitaliers à flux tendu, les sous-effectifs chroniques et les déserts médicaux. Rien n’y a fait ! Le gouvernement a poursuivi sa politique consistant à siphonner l’argent des hôpitaux pour arroser le grand patronat, parce que les profits, les dividendes et les cours boursiers passent avant la santé publique !

Les mesures de confinement et le ralentissement, voire la mise à l’arrêt de nombreuses usines en Chine pèsent sur toute l’économie mondiale, et particulièrement sur le tourisme, le textile, l’automobile les transports et le luxe.

À côté de ce ralentissement de la production, il y a les anticipations des spéculateurs qui amplifient le phénomène et qui ont fait dévisser toutes les Bourses mondiales, menaçant d’un nouveau krach financier. Eh oui, un des plus petits organismes vivant sur cette terre, le coronavirus, pourrait déclencher le prochain krach mondial ! C’est bien la preuve que l’économie est une maison de fous.  

Alors même que l’humanité a les moyens de faire face à la pandémie de coronavirus, toute l’économie risque de plonger dans une nouvelle récession parce que le système capitaliste s’apparente à un château de cartes.

La bourgeoisie, le grand patronat feront tout pour faire payer cette nouvelle crise aux travailleurs. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a déjà appelé à la solidarité avec les entreprises fragilisées par le coronavirus. Mais son objectif est d’assurer les dividendes des actionnaires et les revenus de la bourgeoisie, pas de geler les plans de licenciements ni les fermetures d’usines !

Demain, si la crise s’aggrave brutalement, le gouvernement prendra encore des milliards à la collectivité et rognera sur ce qui est indispensable aux classes populaires pour se porter au secours des banquiers ou de la bourgeoisie ! Avec la réforme de l’indemnisation chômage, il a ajouté des dizaines de milliers de pauvres à ceux qu’il y avait déjà. Avec la réforme des retraites, il veut voler des années de retraite aux futures générations. Il est prêt à tout !  

L’économie et toute la société sont atteintes par une maladie grave, celle du parasitisme et de l’irresponsabilité d’une bourgeoisie aveuglée par ses profits. Si les travailleurs ne l’empêchent pas de nuire, toute la société en crèvera.

Il faut que le monde ouvrier retrouve la conscience des luttes qu’il a à mener et qu’il se rassemble, s’organise pour défendre ses intérêts contre la bourgeoisie, contre son gouvernement et contre son État. C’est la perspective défendue par les listes que Lutte ouvrière présente dans 240 villes aux élections municipales.

Personne ne refera le monde à l’échelle municipale. Alors, nos candidats ne feront pas de démagogie ni de promesses mensongères. Ils diront que, dans cette période de crise et de recul économique, social mais aussi moral, rien d’essentiel ne viendra d’en haut pour les travailleurs, pour les exploités, pour les plus pauvres. Ils appellent les travailleurs à la révolte.

Alors, là où Lutte ouvrière est présente, votez pour le camp des travailleurs !

Affirmez que vous ne vous résignez ni à l’exploitation, ni au capitalisme !

Affirmez la nécessité, pour le monde ouvrier, de se battre contre la classe capitaliste avec la conscience d’avoir à prendre eux-mêmes le pouvoir pour changer la société !

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