Pour l'arrêt des licenciements et la répartition du travail entre tous, ensemble le 4 février !

Editorial des bulletins d'entreprise  | English version
01/02/2021

Menace de reconfinement, variants, vaccination à pas de tortue… l’épidémie n’en finit pas et l’incapacité du gouvernement à l’enrayer fait planer un certain fatalisme. Mais si l’on doit se résoudre à vivre avec le coronavirus pendant encore des mois, il n’y a aucune raison de se résigner à la politique antiouvrière du gouvernement et du patronat. Il n’y a aucune raison de se taire face au refus du gouvernement d’embaucher dans les hôpitaux ou dans les écoles. Aucune raison de se résigner aux licenciements et aux attaques patronales !

La crise sanitaire a bon dos : si le tourisme, le transport aérien et la culture sont toujours à l’arrêt ou forcés de tourner au ralenti, la grande distribution, l’automobile, l’agroalimentaire, la pharmacie tournent à plein régime. Dans la plupart des grandes entreprises, les commandes sont là, les profits rentrent et le grand patronat utilise le Covid, les restrictions et l’ambiance délétère pour attaquer la condition ouvrière.

Le gouvernement impose un couvre-feu et met notre vie privée au ralenti. Au travail, c’est l’inverse : les rythmes de production sont toujours plus délirants et les patrons nous demandent d’aligner les heures supplémentaires, les samedis et les nuits travaillés. Tout cela, pour des clopinettes !

Coronavirus ou pas, les capitalistes mènent toujours la lutte de classe. Partout, le grand patronat se cache derrière l’épidémie pour restructurer et licencier à tour de bras. Il en profite pour intensifier l’exploitation et instaurer une discipline de fer. Il en profite pour bloquer, voire baisser les salaires. C’est vrai dans le privé et dans le public, parce que l’État se comporte comme n’importe quel exploiteur.

C’est l’intensification de l’exploitation pour les uns, le licenciement et le chômage pour les autres. Parmi beaucoup d’autres, Michelin, Auchan, Total, Renault, Sanofi, des groupes plus que prospères, ont annoncé des plans de licenciements et vont pousser des milliers de travailleurs au chômage, c’est-à-dire à la mort sociale. Pourquoi ? Parce que dans la concurrence entre rapaces, ces grands groupes veulent continuer à être les premiers. Parce qu’ils veulent s’assurer que leur cours boursier continuera de monter. Parce que les actionnaires exigent toujours la meilleure rentabilité possible.

Les milliardaires qui nous exploitent n’arrêteront pas d’eux-mêmes leur course à la fortune. Et ce n’est pas le gouvernement qui leur imposera quoi que ce soit puisqu’il continue de leur verser des milliards d’aides, même quand ils enchaînent les plans de licenciements.

Les attaques patronales déclenchent des réactions ouvrières.  Les travailleurs de la raffinerie Total de Grandpuits sont en grève depuis plus d’un mois contre des suppressions d’emplois. Et il y a, ici et là, des débrayages pour les salaires. C’est sur cette voie qu’il faut avancer, et tous ensemble.

Contre l’offensive des capitalistes, il faut une contre-offensive de l’ensemble de la classe ouvrière. Renouer avec les luttes collectives est nécessaire. C’est nécessaire pour sauver notre droit à un emploi, un salaire et une retraite dignes. Ça l’est pour préserver l’avenir de la société dans son ensemble, car une société dominée par le chômage de masse et la misère est condamnée à pourrir par tous les bouts. Une mobilisation de l’ensemble du monde du travail ne se décrète pas, bien sûr, mais elle commence par le fait d’affirmer nos intérêts.

Avec le renvoi des intérimaires et des CDD, le chômage a explosé. Pour ne pas ajouter la crise à la crise, il faut stopper les licenciements et répartir le travail entre tous avec le maintien des salaires. Dans les hôpitaux, dans les écoles, mais aussi dans bien des entreprises privées, des salariés font le travail de deux ou trois personnes : il faut embaucher !

Les actionnaires n’ont pas besoin de plus de dividendes pour vivre. Un travailleur, lui, n’a que son salaire ou sa pension de retraite pour joindre les deux bouts : il faut les augmenter en prenant sur les profits ! Si l’on ne veut pas que les 100 milliards du plan de relance atterrissent dans les profits, puis dans la spéculation, il faut que les salariés puissent contrôler ce que le grand patronat va encaisser, car cet argent doit servir aux salaires et aux emplois !

Il faut affirmer ces objectifs et ces perspectives. Il sera possible de le faire jeudi 4 février puisque la CGT, Solidaires et la FSU appellent à une journée de mobilisation interprofessionnelle réunissant le public et le privé.

La crise actuelle souligne l’injustice fondamentale d’une société où une classe de riches parasites prospère en aggravant le malheur de tous. Pour elle c’est « À la guerre comme à la guerre » ! Nous en serons les éternelles victimes si nous ne visons pas à renverser cette classe d’exploiteurs !