Sauver des vies, non les profits du CAC40 !06/04/20202020Éditorial/medias/editorial/images/2020/04/banderole1.png.420x236_q85_box-288%2C0%2C1128%2C472_crop_detail.png

Editorial

Sauver des vies, non les profits du CAC40 !

Illustration - Sauver des vies, non les profits du CAC40 !

Le gouvernement se veut rassurant et préparerait même le déconfinement. Comme s’il contrôlait la situation ! Mais que gère-t-il ? Les masques ? Il les promet depuis des semaines et ils sont toujours rationnés, même pour les hôpitaux. Il y a quelques jours, il expliquait qu’il était inutile de les généraliser, il conseille maintenant à chacun d’en porter, voire d’en fabriquer !  

Et qu’a-t-il fait pour les Ehpad ? Rien, si ce n’est de leur recommander de fonctionner en camp retranché. À eux, donc, de soigner les malades, même si le personnel n’a pas la qualification ! À eux de gérer la fin de vie des pensionnaires qui, faute de lits, ne sont pas admis dans les hôpitaux.   

Les lits en réanimation ont été multipliés grâce à la mobilisation des personnels de santé. Avec les effets du confinement, cela a relâché la pression sur les hôpitaux du Grand Est et de l’Ile-de-France. Mais cela ne fait pas le compte. Combien d’opérations importantes déprogrammées ? Combien de personnes en danger parce qu’elles hésitent à venir à l’hôpital, par peur de surcharger l’activité ou de contracter le virus ?  

Le confinement est indispensable, mais il est lui-même un aveu d’impuissance. Jamais l’humanité n’a disposé d’autant de moyens pour affronter une épidémie. Depuis la découverte des virus, les connaissances scientifiques et la santé publique ont beaucoup progressé. Grâce aux épidémiologistes, les pouvoirs publics étaient avertis de la menace d’une nouvelle pandémie. Eh bien, même des pays riches comme la France ne s’y sont pas préparés !

Depuis des décennies, les gouvernements qui se succèdent se sont, au contraire, employés à fermer des hôpitaux et des milliers de lits, à réduire et sous-payer le personnel de santé… Même le stockage de masques, qui ne coûtait que 60 millions par an, a été arrêté. À une aide-soignante qui réclamait des moyens, Macron répondait il y a quelques mois : « Il n’y a pas d’argent magique », préférant réserver l’argent public aux grandes fortunes et au CAC40.

Vendredi, le directeur de l’ARS du Grand Est a soulevé un tollé en déclarant maintenir les 174 fermetures de lits au centre hospitalier de Nancy. On découvre ainsi que le gouvernement n’a même pas fait de moratoire sur les fermetures. Et après ça Macron nous dira que rien ne sera jamais plus comme avant !

Il n’y aura pas de changement tant que nous resterons soumis au capitalisme et à la domination de la bourgeoisie qui place ses intérêts au-dessus de tout. Et c’est le cas même en pleine crise sanitaire !

La population laborieuse a déployé des trésors de dévouement et d’initiatives pour apporter des solutions à l’urgence sanitaire. Qu’ont fait les actionnaires, la bourgeoisie, les « premiers de cordée » chers à Macron ?

Qu’il n’y ait toujours pas de plan pour produire masques, blouses et médicaments en quantité est accablant non seulement pour le gouvernement, mais aussi pour la bourgeoisie. On continue de travailler pour envoyer des fusées dans l’espace, mais on est incapable de coudre un bout de tissu à deux élastiques à l’échelle industrielle !

Nombre de salariés, y compris dans la chimie et la pharmacie, sont mobilisés pour des fabrications non urgentes. Nul doute qu’ils seraient prêts à reconvertir des chaînes de fabrication pour produire au plus vite des réactifs, des respirateurs et des tests. Mais la bourgeoisie, elle, reste, obsédée par la poursuite de ses affaires, sa compétitivité et ses parts de marché. Elle n’entend que l’appel des profits. Et, propriété privée des moyens de production oblige, c’est elle qui décide ! Quant à Macron, il lui est trop soumis pour la contraindre à quoi que ce soit.

La crise actuelle jette une lumière crue sur l’irresponsabilité et l’aveuglement de l’organisation capitaliste. Et loin d’avoir suspendu la lutte des classes, elle l’exacerbe. Cette lutte est même devenue une question de vie ou de mort pour les travailleurs. C’est notamment le cas des salariés forcés d’aller travailler, qui doivent se battre au jour le jour pour obtenir des protections élémentaires. C’est aussi le cas de tous ceux que le grand patronat, à l’instar de Michelin, PSA, Renault, Airbus et leur myriade de sous-traitants…, appelle à se déconfiner pour assurer la production de leurs profits !

Eh bien, les travailleurs n’ont pas à mettre leur vie en danger pour les profits des industriels et la pérennité d’un ordre social aussi criminel ! Ils doivent défendre leur droit à la vie et s’organiser pour contester le pouvoir politique et économique de la bourgeoisie dans le but de renverser le capitalisme.                      

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