Communiqué

30 octobre

Les budgets des régions pillés par la bourgeoisie locale

30 octobre : Les budgets des régions pillés par la bourgeoisie locale

Le quotidien Sud Ouest a publié ce jour un dossier sur les "compétences économiques" des régions. Il avance le chiffre de 200 millions d’euros que les 3 conseils régionaux actuels distribueraient chaque année en aides aux entreprises. Mais ce chiffre est très largement en dessous de la vérité. Car les budgets publics sont en fait une source d’enrichissement sans fin pour la bourgeoisie locale.

Tout d’abord, et contrairement à ce que laisse entendre Sud Ouest, les aides aux entreprises ne se limitent pas aux aides directes. Les entreprises bénéficient aussi de multiples soutiens à l’installation au travers des investissements régionaux dans les infrastructures (internet haut débit, aménagement de zones par exemple). Les entreprises émargent aussi aux budgets publics au titre de la formation, et en particulier l’apprentissage. Et enfin, les régions ont monté toute une série de dispositifs qui permet aux entreprises d’avoir des soutiens financiers (sociétés d’amorçage et capital développement).

Ensuite, Sud Ouest reprend à son compte la contre-vérité selon laquelle les aides sont versées en très grande majorité aux petites entreprises. Mais dans les petites entreprises sont comptées les ETI, des sociétés de plusieurs centaines d’employés, souvent filiales, en tout ou partie, de grands groupes. Et parmi les (vraies) petites entreprises, combien ne jouent que le rôle de prête-noms pour que les grandes puissent émarger aux différents dispositifs ? Dans combien de cas ces petites entreprises ont en fait pour client quasi exclusif Airbus, Thales ou Turboméca et Safran qui assurent ainsi leur développement aux frais de la collectivité, et réservent leurs milliards de profits à leurs actionnaires ? L’arbre des petites entreprises cache en fait bien mal la mainmise des grands groupes sur les budgets publics.

Troisième omission : les régions gèrent des fonds européens, des centaines de millions, qui passent par ces institutions et qui arrosent le patronat local. Quatrième omission : les budgets régionaux sont aussi dépensés en marchés publics. Ces marchés auxquels émargent notamment les trusts du BTP, sont une source de profits confortables pour les entreprises. La moindre des choses serait que les entreprises qui travaillent pour la collectivité le fassent à prix coûtants. Imposer la levée du secret des affaires permettrait déjà de mesurer quelles sont leurs marges réelles.

L'argument utilisé par les responsables des régions, de gauche ou de droite, pour déverser ces centaines et ces centaines de millions d’euros d'aides est l'emploi. Mais les entreprises exercent en fait un véritable chantage sur les régions, en les opposant et en les mettant en concurrence. Au total, cela fait 40 ans que, au nom de l'emploi, l'État et les collectivités publiques subventionnent le patronat. Mais le chômage est au plus haut et les bénéfices privés battent des records. Ce sont en fait les actionnaires qui sont subventionnés. Et les politiciens aux commandes des régions ne font que couvrir ce pillage des budgets publics.

Pour lutter contre le chômage, il faudra d'abord lutter contre le patronat, en lui imposant l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous. Il y a, dans les coffres des actionnaires, suffisamment d'argent pour cela.

 

G. Perchet

Liste Lutte Ouvrière - Faire entendre le camp des travailleurs

le 30 octobre 2015

 

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