Article de presse
L'echo de la Dordogne - 24/10/15
Un bulletin pour prendre la parole et protester
Si Lutte Ouvrière ne conçoit pas le combat de façon régionale, le parti a décidé de se saisir des élections régionales comme d’une tribune pour propager ses idées et proposer trois mesures concrètes.
Un bulletin pour prendre la parole et protester
La liste départementale de LO ne sera connue que fin novembre mais l’on sait dé- jà que la tête de liste pour les régionales est Guillaume Perchet, électronicien et que la tête de liste pour la Dordogne est Anne-Isabelle Brivary, postière qui avait déjà été candidate pour la Dordogne en 2010. La liste régionale est bapti- sée « Lutte ouvrière, faire entendre le camp des travailleurs ». Car en effet LO, considère que les travailleurs ont du mal à se faire en- tendre. « Toute cette semaine avec la conférence sociale on nous a vanté les mérites du dialogue social, mais lorsqu’on voit les réformes du code du travail ou des retraites, on devrait plutôt parler de guerre sociale. Le gouvernement n’organise cela que pour avoir les signatures de quelques syndicats afin de justifier ses mesures anti- ouvrières », estime Guillaume Perchet pour qui « le conflit à Air France a prouvé à ceux qui avaient enterré la lutte des classes qu’ils avaient tort. Les travailleurs se sont défendus, la colère a éclaté, c’est normal et nous les soutenons. Dans ce conflit tous les partis de l’extrême droite au PS ont fait allégeance au patronat et au capitalisme en condamnant les salariés d’Air France ».
Il estime que les élections régiona- les à venir, « ne vont pas changer grand chose pour les travailleurs, ni pour les bourgeois d’ailleurs qui continueront à toucher leurs subventions. Mais nous nous en- gageons car c’est un moment poli- tique et que nous souhaitons prendre la parole pour dire au monde du travail qu’il faut qu’il s’identifie comme classe et s’empare des moyens qui sont les siens pour combattre le patronat. Si nous ne nous présentions pas les électeurs auraient le choix entre l’abstention et les partis au service du capital. Le FN qui est son meilleur allié, les Républicains dont on voit bien avec Virginie Calmels que c’est le parti du patronat et le PS au gouvernement qui prend des mesures anti-ouvrières avec sa réforme des retraites ou encore les 30 milliards d’euros du CICE qui seront financés en partie par la baisse de tous les budgets de l’Etat avec une ponction de 7,5 milliards d’euros sur la protection sociale. On voit donc bien que ce parti est au service du système. Pour nous il s’agit d’adversaires de classe. Alain Rousset qui oublie souvent de dire qu’il est également député vote à l’Assemblée toutes les me- sures anti-ouvrières ».
Pour LO, le problème principal est le chômage, « nous proposons donc l’interdiction des licenciements et la répartition du travail. Ce n’est pas en subventionnant les patrons que l’on créera de l’emploi, c’est une mauvaise blague, on ne subventionne en fait que les actionnaires ».
LO propose également l’indexation des salaires et des pensions sur les prix, « le blocage des salaires n’est qu’une autre manière pour le patronat d’augmenter ses profits sur le dos des travailleurs ».
Enfin LO demande la levée du secret des affaires. « Les entreprises font ce qu’elles veulent et on n’a pas le droit d’aller voir dans leurs comptes qu’elles présentent com- me elles le veulent pour justifier leurs mauvais coups aux travailleurs. Mais tout ceci ne s’obtiendra pas par les élections, mais par la mobilisation des travailleurs avec d’autres mai 68 et juin 36. Nous nous présentons aussi pour montrer qu’il existe un mouvement qui pense que le capitalisme n’est pas l’avenir de l’humanité, mais que la planète débarrassée de la concurrence, du profit et de l’exploitation ne s’en portera que mieux et c’est une nécessité. Nous pensons que les travailleurs doivent prendre en main l’écono- mie et la marche de la société et le contrôle des entreprises ».
PHILIPPE JOLIVET
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