Conseil Départemental de Haute-Savoie : Pour les agents de l’Action sociale, c'est la galère23/03/20202020Brèves/medias/breve/images/2020/03/870x489_HteSavoie.jpg.420x236_q85_box-27%2C0%2C638%2C344_crop_detail.jpg

Brève

Conseil Départemental de Haute-Savoie

Pour les agents de l’Action sociale, c'est la galère

Illustration - Pour les agents de l’Action sociale, c'est la galère

Pour les salariés, qui ont en charge l’accueil du public précaire, l’accompagnement des enfants placés par l'Aide Sociale à l'Enfance, le suivi des femmes venant d’accoucher, les liens avec les bénéficiaires des aides aux personnes âgées et handicapées, la situation était déjà compliquée avant l’apparition du virus, du fait du manque de personnel. Depuis les annonces de Macron, le 12 mars, ils ont dû s'organiser et travailler sans compter pour garder à flot les services.

Dans les services d’aide à domicile, il manquait déjà des aide-ménagères, aides-soignants et infirmiers. Alors, avec ceux qui sont contraints de rester chez eux, les moyens d’intervention sont encore diminués. Pour ceux de la Petite enfance, puéricultrices, infirmières, médecins, dont certains vont à domicile ou font des permanences de vaccination, très peu de masques sont disponibles. Dans un camp de familles roms près d'Annemasse, en plus du Covid 19, une épidémie de rougeole s'est déclarée. Les médecins de la Protection Maternelle et Infantile, volontaires, sont allés faire les dépistages. Alors qu'une commande de 1700 masques n'était toujours pas livrée. C'est dramatique.

De nombreux agents, avec leurs propres téléphones, tentent de maintenir au moins un lien téléphonique avec les personnes et familles accompagnées. Les lignes sont saturées d’appels d’assistantes maternelles, inquiètes d’accueillir sans matériel de protection les enfants des salariés ou de perdre leurs revenus.

Dans les équipes de l’Aide sociale à l’enfance, les éducateurs n'ont aucun masque quand ils interviennent au domicile des familles dont ils font le suivi des jeunes. Mais le confinement de ces jeunes dans les familles, confinées au même endroit, est la plupart du temps très conflictuel, voire explosif. Le travail des professionnels, qui consiste à ce que la situation n'empire pas, est alors très éprouvant.

Les foyers accueillant 7 jours sur 7 les jeunes placés ont dû se réorganiser dans l'urgence : heureusement des éducateurs volontaires se sont proposés pour renforcer les équipes, déjà en sous-effectifs chronique. Mais le confinement individuel des jeunes est impossible, alors qu'il est déjà difficile pour beaucoup d'entre eux en temps normal de rester dans l'établissement, vivre isolés dans leur chambre est impensable.

La situation créée par le Coronavirus accentue le manque de personnel déjà préexistant dans l'accompagnement des personnes précaires et fragiles. Les professionnels ont en mémoire la canicule de 2003 et craignent que les plus isolées d’entre ces personnes soient à nouveau victimes collatérales. Demander des comptes aux responsables de cette situation calamiteuse et imposer la création de postes correctement payés est une nécessité. Et le plus tôt sera le mieux.

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