à l’issue de la manifestation RESF du 07 juin 201707/06/20172017Communiqués/medias/communique/images/2017/06/RESF_7_juin_2017.jpg.420x236_q85_box-167%2C0%2C1994%2C1028_crop_detail.jpg

Communiqué

Intervention de Dominique Leclair

à l’issue de la manifestation RESF du 07 juin 2017

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Rassemblement devant la préfecture le 7 juin 2017

En tant que communistes révolutionnaires, les militants de Lutte Ouvrière sont évidements internationalistes.

Nous militons pour un monde débarrassé des frontières et pour la liberté de circulation et d’installation pour tous là où ils le souhaitent, ou là où ils le peuvent.

Aussi, nous partageons votre colère et vos demandes, que vous qualifiez à juste titre d’"élémentaires" dans le courrier que RESF a adressé aux candidats aux élections législatives.

Et nous tenons à exprimer notre solidarité avec votre combat qui est aussi le nôtre.

La mesquinerie, la démagogie et l'inhumanité des autorités s'étalent au grand jour dans le sort qu'elles réservent aux familles de migrants et à leurs enfants scolarisés.

La démagogie contre les migrants est le fonds de commerce privilégié de Le Pen, mais elle n’est pas la seule.

De nombreux dirigeants, à droite comme à gauche, nous expliquent qu’"on ne peut pas accueillir toute la misère du monde".

Mais cette misère, elle est celle que produit cette société capitaliste.

  • Elle vient du pillage des richesses des pays pauvres et des pires dictatures que nos dirigeants soutiennent.
  • Elle vient des guerres et des bombes. Elle vient aussi du chômage et de la précarité qui se développent ici, pour que la grande bourgeoisie puisse continuer à s’enrichir, toujours et encore.
  • Elle est celle du monde en général … comme celle que nous subissons ici.

Cette misère ce sont nos propres gouvernants qui l’ont fabriquée, certainement pas les migrants !

L’humanité la plus élémentaire voudrait que les autorités accueillent les migrants, fuyant la pauvreté et la guerre.

C'est le contraire qui se passe tous les jours : elles les traitent comme des criminels ou des indésirables.

Mais toutes les barrières du monde n'empêcheront jamais des femmes et des hommes de vouloir fuir la misère ou la guerre.

Les politiciens cherchent à jeter l'opprobre sur les migrants en invoquant le chômage élevé, la pénurie de logements ou la saturation de notre système de soins.

De la même manière qu'ils cherchent à opposer ceux qui ont un travail à ceux qui sont au chômage.

Ils voudraient nous faire croire qu'il n'y a pas assez de richesses dans ce pays, alors qu'elle ne cesse d'augmenter, pour une minorité de riches capitalistes.

Les mêmes essayent, de plus en plus, de nous entrainer sur un repli derrière de prétendus intérêts nationaux.

Le nationalisme est un poison qui se développe.

Et malheureusement, le Front National n’a pas l’exclusivité de la démagogie nationaliste.

Elle est tout aussi nocive quand elle est défendue par d’autres partis qui se disent de gauche.

Il faut combattre l’idée même de ce soi-disant intérêt national.

Il faut combattre l’idée qu’il pourrait y avoir au sein d’un même pays un intérêt commun entre patrons et salariés, en opposition aux travailleurs des autres pays.

Il faut au contraire affirmer les intérêts communs de tous les travailleurs contre leurs ennemis communs, les capitalistes, quelle que soit la nationalité de ceux-ci.

Les travailleurs n’ont pas de patrie. Et si nous avons une patrie, c’est l’humanité.

La conclusion du Manifeste Communiste de 1848 est plus que jamais d’actualité : "Prolétaires de tous les pays, unissons-nous".

Les travailleurs n’ont pas à se battre entre eux pour se partager la misère.

Ils doivent au contraire être solidaires pour imposer le contrôle sur les richesses qu’ils créent, pour qu’elles ne soient pas confisquées par une minorité de riches.

Car il y a bien, dans cette société, deux mondes :

  • celui des riches et celui des pauvres,
  • celui des exploiteurs … et celui des exploités, qui regroupe des femmes et des hommes de toutes origines et de toutes nationalités.

C'est pourquoi, pour tous les exploités de cette terre, la liberté de circulation, d’installation et de travail doit être un droit inaliénable et élémentaire.

Les migrants sont nos frères de classe.

Ils ont leur place dans la lutte qui est la nôtre : combattre ensemble la dictature du capital qui entraîne la planète dans le chaos et la barbarie.

Alors, OUI, le sort qui leur est réservé est insupportable.

Il faut imposer des conditions d’accueil digne, le droit au logement, au travail, à la santé et à l’éducation pour tous.

Il faut imposer la régularisation de tous les sans-papiers, et l'arrêt de toutes les expulsions.

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