« Être les yeux et les oreilles des classes populaires »05/03/20202020Presse/medias/articlepresse/images/2020/03/andre-moulin1.jpg.420x236_q85_box-0%2C63%2C654%2C431_crop_detail.jpg

Article de presse

Loire | Élections municipales - André Moulin, candidat à Saint-Chamond

« Être les yeux et les oreilles des classes populaires »

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« Nous n’ignorons pas les problèmes municipaux locaux, mais aucun des problèmes essentiels des couches populaires ne peut se résoudre à l’échelle municipale », estime André Moulin, tête de liste Lutte Ouvrière. Photo Progrès/Blandine BAUDIER

À Saint-Chamond, comme dans toutes les communes où est présentée une liste Lutte Ouvrière pour ces municipales, aucun programme local n’est annoncé. La seule véritable promesse d’André Moulin est résumée dans le nom de sa liste : « Faire entendre le camp des travailleurs ».

« Les candidats de Lutte Ouvrière à Saint-Chamond, comme ailleurs, ne mèneront pas une campagne sur les problèmes municipaux locaux. Ce n’est pas que nous les ignorons mais aucun des problèmes essentiels des couches populaires n’est un problème local et aucun ne peut se résoudre à l’échelle municipale. »

S’il est candidat à la mairie, André Moulin le dit d’emblée : il n’y aura pas de programme local pour Lutte Ouvrière. Sa mission dans cette campagne est d’ailleurs résumée dans le nom de sa liste : « Faire entendre le camp des travailleurs ».

« Dans ces élections, il faut faire entendre la colère des travailleurs, des chômeurs, des retraités ! Il faut envoyer au conseil municipal des femmes et des hommes du camp des travailleurs ! », martèle celui qui avait été adjoint au maire Philippe Kizirian, entre 2008 et 2014, après avoir été élu dans l’opposition entre 2001 et 2008.

« Le vote pour notre liste peut seulement exprimer la colère »

Convaincu que rien ne se joue au niveau des municipalités « ligotées par l’État », il explique qu’il n’a pas pour ambition de devenir un « meilleur gestionnaire des affaires de la commune ».

« Même les municipalités les plus disposées à l’égard des travailleurs sont condamnées à l’impuissance. Les communes populaires, en particulier, sont prises en étau entre les besoins criants et le manque de moyens pour y faire face. Le pouvoir réel appartient aux capitalistes et à l’État. »

Et d’insister, encore : « La transformation de la société, ou même une amélioration durable pour les classes populaires, ne peut pas être obtenue par des bulletins de vote. Elle nécessite la mobilisation de la classe ouvrière. Le vote pour notre liste peut seulement exprimer la colère. »

Néanmoins, si sa liste était élue, André Moulin assure qu’il chercherait à « instaurer localement une démocratie ouvrière, en associant à ses décisions la population laborieuse, les travailleurs, leurs syndicats et leurs associations ».

Et que, même en minorité dans un conseil municipal, « des élus de Lutte ouvrière pourraient être les yeux et les oreilles des classes populaires. Ils se feraient les porte-parole de leurs intérêts contre ceux des riches. Ils dénonceraient les promoteurs immobiliers et les groupes capitalistes qui vivent aux crochets de la collectivité, et les notables qui les arrosent ».

Comment ? « En votant tout ce qui ira vers une amélioration des conditions d’existence de la population. »

« Une commune dirigée par des révolutionnaires pourrait être un point d’appui pour les travailleurs pour s’organiser. Une telle municipalité mettrait ses moyens matériels à la disposition de ceux qui luttent. » André Moulin, tête de liste Lutte Ouvrière

Instaurer localement une forme de démocratie ouvrière

Pour André Moulin, une commune dirigée par des révolutionnaires pourrait être un point d’appui pour organiser les combats. « Contre des licenciements, pour appuyer les grèves, contre des expulsions locatives, pour la réquisition de logements vides… Avec les travailleurs, elle combattrait les marchands de sommeil ou encore les coupures d’électricité pour factures impayées », énumère l’ancien élu à l’incontournable bonnet rouge.

Il assure que sa municipalité mettrait « des locaux, des moyens matériels, des aides juridiques au service de ceux qui luttent, sans respecter ni une prétendue neutralité ni la légalité imposée par l’État ». Et d’ajouter : « Elle ferait tout pour instaurer dans la commune une forme de démocratie ouvrière, en associant à ses décisions les travailleurs, leurs syndicats et leurs associations. »

Le candidat LO a bien conscience que sa vision provoquerait « immanquablement un bras de fer avec les autorités ». Mais il en est convaincu : « Seule la mobilisation des travailleurs de la commune, qu’ils soient français ou étrangers, pourrait imposer les décisions favorables aux classes populaires. »

Il dénonce des centres de prise de décisions trop éloignés

« Les compétences importantes : eau, assainissement, voirie, transports déchets et ordures, urbanisme… ont été transférées à Saint-Etienne Métropole. Dans ce contexte, il n’est plus question de gratuité des transports ou d’un retour à une régie municipale de l’eau alors que cela pourrait être un plus pour la population ! », déplore André Moulin, condamnant « un centre de prise de décisions encore plus éloigné des habitants ». « C’est SEM qu’il faut voir !, nous dit-on ! ».

Mais l’ancien élu rouge pointe aussi des municipalités qui ne sont qu'« un rouage de l’état bourgeois » : « En dernier ressort, c’est le préfet qui décide ce qui convient ou ne convient pas, que cela soit au niveau des finances ou des prises de décisions. On l’a vu quand un maire a fait un arrêté anti glyphosate. »

Blandine BAUDIER

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