Lutte ouvrière veut faire entendre la voix des travailleurs aux municipales27/01/20202020Presse/medias/articlepresse/images/2020/01/Vxa.jpg.420x236_q85_box-21%2C0%2C701%2C383_crop_detail.jpg

Article de presse

Rhône - Vénissieux

Lutte ouvrière veut faire entendre la voix des travailleurs aux municipales

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Marie-Christine Seeman au premier plan avec Jean-Noël Dudukdjian, entourés d’autres membres vénissians de Lutte ouvrière. Photo Progrès /Christophe GALLET

Le parti d’extrême gauche d’obédience trotskiste participera au scrutin municipal de mars. Son ambition n’est pas de gagner. Avec 1 ou 2 % des voix, cela sera difficile. Le groupe se présente avant tout pour utiliser le vote comme une caisse de résonance pour ses idées.

Lutte ouvrière est un parti habitué des scrutins municipaux sur Vénissieux. Le groupe trotskiste, communiste et internationaliste, situé à l’extrême gauche, participera à sa 6e campagne électorale en mars.

« On a commencé ici en 1995. On veut profiter des élections pour faire entendre le camp des travailleurs. C’est d’autant plus important qu’il y a des mouvements sociaux porteurs d’avenir en ce moment. Peut-être que ces gens en colère poursuivront cette idée de lutte en votant pour nous, en voyant que le capitalisme n’amène qu’au chaos », espère Marie-Christine Seeman qui conduit la liste avec Jean-Noël Dudukdjian.

Le parti fait, pour l’instant, des scores très faibles. En 2014, puis à la partielle de 2015,la liste a récolté 2,67 % et 2,76 %. Pour les législatives de 2017, Marie-Christine Seeman a rassemblé 1,67 %. Monique Dauphin, militante historique sur Vénissieux, relativise : « Quand on s’est alliés avec la majorité en 2008, Marie-Christine a été élue au conseil. Il y a quelques années, nos scores étaient meilleurs. Mais aujourd’hui, il y a beaucoup d’abstention ».

Lutte ouvrière ne conçoit pas de programme électoral de proximité. « Nous sommes un groupe à tonalité politique avant tout. Notre projet, c’est d’organiser le travail combatif. Si on est élus, on ira dans le sens de tout ce qui aide les ouvriers. Vénissieux n’est pas une bulle », assène Marie-Christine Seeman.

Solidaires avec les Gilets jaunes

Cela n’empêche pas les militants de participer à nombre d’actions locales. Ils font par exemple partie du Réseau d’alerte. « Notre action principale se situe dans les entreprises. On est très présents auprès des salariés en difficulté. On essaye de semer des idées, comme l’interdiction des licenciements », argumente Monique Dauphin.

Comment le groupe se positionne-t-il par rapport aux Gilets jaunes ? « Il y a parmi eux des travailleurs qui galèrent toute l’année. Ils sont dans notre camp social ». Mais ce qui fait la différence, c’est le mode d’action. Pour Lutte ouvrière, « il ne suffit pas de dire "Macron démission". Il faut s’en prendre à ceux qui ont le pouvoir en faisant grève. On regrette que cela ne débraye pas, mais ces rassemblements, c’est un 1er pas », estime Marie-Christine Seeman.

Le groupe souligne avoir terminé sa liste. « La campagne, on la mène comme on le fait toute l’année, en allant dans les entreprises, voir par exemple les camarades en grève chez Renault Trucks », pointe Jean-Noël Dudukdjian. Avec Marie-Christine Seeman, il sait qu’il ne fera pas bien plus d’1 ou 2 %. « On espère que le monde du travail va se réveiller. On sait qu’on a de la sympathie au-delà de ces voix », pensent les deux candidats.

Bios express

Marie-Christine Seeman est Lyonnaise d’origine. Elle habite Vénissieux depuis 30 ans. La militante s’est inscrite à Lutte ouvrière en 1982 quand elle avait 17 ans. Licenciée d’histoire, elle est professeur en lycée professionnel à Givors. La communiste révolutionnaire a été plusieurs fois candidate pour son parti, dont une fois pour des législatives dans la Drôme, et une fois élue à la mairie de Vénissieux entre 2008 et 2014. Adhérente de la CGT, l’enseignante n’y a cependant pas de mandat. Au contraire de Jean-Noël Dudukdjian.

Originaire de Saint-Priest, cet électricien au Vinatier (Bron), habitant de Vénissieux depuis 35-40 ans, a eu plusieurs mandats syndicaux, surtout au CHSCT au titre de la CGT. « Ce syndicat n’est plus l’annexe du PC et est toujours le seul à défendre les travailleurs », réagit le candidat qui n’a, lui, jamais été élu dans un conseil municipal, même s’il a aussi participé à plusieurs élections.

 

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