Romain Brossard (LO) : « Une mairie qui soutienne les luttes ouvrières »29/02/20202020Presse/medias/articlepresse/images/2020/02/Romain_Brossard2.jpg.420x236_q85_box-0%2C61%2C665%2C436_crop_detail.jpg

Article de presse

Saint-Etienne | Municipales

Romain Brossard (LO) : « Une mairie qui soutienne les luttes ouvrières »

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Romain Brossard, candidat Lutte ouvrière aux municipales à Saint-Étienne fait principalement campagne dans les rues de la ville, comme ce samedi matin au marché de Jacquard. Photo Progrès /Sabine PERRAULT

Pas de local de campagne, encore moins de vidéo projecteur ni de projet de mandature au format d’un magazine bien léché… Une simple feuille format A4, imprimée recto verso et illustrée d’une photographie de manifestants, en guise de programme. Romain Brossard, candidat Lutte ouvrière veut simplement faire entendre le camp des travailleurs.

La journée promet d’être belle ce samedi matin. Le ciel est d’un bleu sans faille au-dessus de la place Jacquard qui commence à s’animer. Les marchands de fruits, légumes et autre nippes apostrophent les clients et aux abords du marché hebdomadaire, le candidat Lutte ouvrière (LO), Romain Brossard, discute avec des Stéphanois qui viennent volontiers lui serrer la main.

Il n’est pas seul, des sympathisants et colistiers distribuent des tracts, prennent également le temps de discuter. « On le connaît bien Romain. Ce n’est pas la première fois qu’il est candidat et il est là au moins une fois par mois, même quand il n’y a pas d’élection à l’horizon », fait remarquer un ancien.

« Gagner une mairie, c’est une première bataille gagnée dans la guerre sociale »

En guise de fief de campagne, Romain Brossard a choisi les marchés stéphanois mais aussi les cortèges des manifestations, la rue… « Mon programme se résume à faire entendre le camp des travailleurs, des chômeurs, des retraités. Gagner une mairie, c’est une première bataille gagnée dans la guerre sociale ». Et de rappeler celle en cours en ce moment, « c’est pour se défendre contre cette nouvelle agression venant du monde des riches et de leurs mercenaires, que les travailleurs sont entrés en lutte ».

Commerces : augmenter le pouvoir d'achat des Stéphanois

« Le vrai problème des commerces du cœur de Saint-Étienne, c’est le pouvoir d’achat de ses habitants. Celui des plus pauvres baisse de plus en plus. En conséquence, il est de plus en plus difficile pour eux de fréquenter les commerces du centre-ville, même pendant les périodes de soldes. Il faut que nous augmentions le niveau de vie et le pouvoir d’achat des Stéphanois pour qu’ils revitalisent le centre. »

Emploi : faire entendre le camp des travailleurs

«Une municipalité ouvrière commencerait par embaucher dans les services publics municipaux, pour à la fois diminuer le chômage et améliorer les conditions de travail des employés et le service rendu à la population. Mais ça ne serait pas suffisant. En effet, des entreprises continuent de licencier. Ces licenciements doivent être interdits, en prenant sur les profits présents et passés pour maintenir les emplois.»

Propreté et déchets : donner aux gens les moyens de consommer autrement

« Le problème, ce sont tous ces emballages créés par les industriels du plastique, la grande distribution et l'agroalimentaire, qui envahissent nos poubelles et qu'on a du mal à absorber. C'est une catastrophe mondiale. C'est à eux de trouver une solution pour lutter contre cette prolifération. La population n'a pas le pouvoir de décision à ce niveau. Notre rôle est de lui proposer des alternatives à cette consommation de masse et nous devons lui donner les moyens de consommer autrement.

La France compte aujourd’hui 6 millions de chômeurs. Une trop grande quantité de “petits métiers” ont disparu, comme celui de gardien d’immeuble. Des professions utiles, qui rendaient des services au quotidien et qui créaient aussi du lien social. Il va falloir y remédier. La solution est de prendre l’argent à ceux qui fabriquent ces déchets pour créer ces boulots-là. »

Écologie : « se contenter de planter des arbres, c'est dérisoire »

« Dans cette campagne électorale, tous les candidats sont devenus les champions de l’écologie. Il y a certes de quoi être inquiet devant les épisodes de canicule et les pics de pollution, mais se contenter de planter des arbres pour enrayer le réchauffement climatique, c’est dérisoire. Les pollueurs, ce sont les industriels, les grands patrons du BTP et du transport. Et ceux qui partent en guerre contre les voitures en centre-ville ne veulent rien leur imposer. Ils sont en revanche prêts à faire payer les usagers et à pourrir la vie de tous ceux qui n’ont pas d’autres choix que de prendre leur voiture. La transition écologique est même devenue un nouveau marché qui va servir à arroser, une fois de plus, les groupes du BTP, comme Eiffage, qui profitent actuellement du chantier Steel, ou autres. »

Écoles : « Améliorer les conditions pour les travailleurs et les élèves »

« Améliorer les conditions dans les écoles pour les travailleurs de l’éducation et pour les élèves. La situation dans les écoles est catastrophique. En REP, les classes de CP et CE1 à douze conduisent à ce que les autres classes se retrouvent à trente ou plus. Les Atsem et AVS, en nombre insuffisant, jamais remplacés s’ils sont absents, payés au lance-pierre et à l’emploi du temps délirant, manquent. Les locaux sont parfois dégradés, les dégâts dûs à la grêle de juillet toujours pas réparés.

Si des représentants du camp des travailleurs géraient la municipalité, améliorer l’école – en particulier dans les quartiers populaires – serait une priorité absolue, en lien avec les travailleurs et les habitants concernés. Mais les ressources de plus en plus limitées des communes, du fait des coupes budgétaires de l’État, empêcheraient de mettre les moyens qu’il faudrait. Seules des mobilisations des travailleurs des écoles et de la population peuvent vraiment permettre des avancées sensibles. Si notre liste avait des élus, ils seraient les relais indéfectibles de ces mobilisations, ponctuelles, sur tel ou tel aspect des écoles, ou plus générales, au sein de la municipalité. »

« Il ne peut y avoir d’oasis locales »

En présentant leur liste LO, Romain Brossard et Clémentine Lebaudy n’ont pas la prétention, ni l’ambition d’être les meilleurs gestionnaires des affaires de la commune. « Nous savons à quel point l’État ligote les municipalités, par exemple avec les baisses de dotations. Même les mieux disposés à l’égard des travailleurs sont condamnés à l’impuissance ». Il est vrai que les problèmes vitaux des travailleurs ne dépendent pas de la municipalité. « Dans une société d’exploitation et d’oppression, il ne peut y avoir d’oasis locales. »

Son équipe s’associerait aux décisions des travailleurs, français ou étrangers, avec ou sans papiers, les chômeurs, les retraités et les syndicats. « Dans leurs propositions, leur volonté de combat, nous serions leur bras armé. Si les électeurs portaient à la tête de la municipalité des femmes et des hommes du camp des travailleurs, ce serait un point d’appui dans toutes les luttes contre les capitalistes, les notables locaux et l’État. En particulier, les travailleurs en lutte contre des licenciements ou la fermeture de leur entreprise auraient au conseil des militants qui feraient tout pour les appuyer. »

Sabine PERRAULT

 

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