Ca roule pour les profits, pas pour les bus

En avril, PSA Sochaux a décidé la réorganisation du transport par bus de ses salariés en horaire de doublage en fusionnant des lignes. Les prémices d'une disparition pure et simple de ce service gratuit ?

D’ores et déjà, dans beaucoup d’entreprises PSA, ce service n'existe pas. Les salariés doivent donc se débrouiller par leurs propres moyens pour effectuer le trajet domicile/travail.

Avec des bus des transporteurs qui sillonnent le Doubs, la Haute-Saône, le Territoire de Belfort, le Haut-Rhin et les Vosges pour alimenter ses chaînes de montage en travailleurs, l'usine de sochaux fait office d'exception mais la situation est en train d'évoluer. Depuis le printemps, plusieurs lignes ont été regroupées.

Et ce n'est qu'un début. En avril dernier, il existait 75 lignes, contre 64 aujourd’hui et 85 à 90 il y a une dizaine d'années, Qui dit regroupement de lignes dit temps de trajet plus longs. Pour la ligne qui, en Haute-Saône, passe par Lure, Magny-Vernois et Lyoffans, le bus démarre désormais à 3 h 12, contre 3 h 25 auparavant.

La direction de l'usine de Sochaux justifie la « rationalisation » du réseau de ce mode de transport par un faible taux de fréquentation des bus, dont beaucoup circuleraient « quasiment à vide »

La véritable raison c’est de faire des économies sur le dos des travailleurs. Cette mesure, si elle va jusqu’au bout, fait supporter aux travailleurs des frais de transport importants, et va enlever du travail aux sociétés de bus, qui supprimeront des emplois de chauffeurs, est d'autant plus inadmissible que le groupe PSA annonce des profits records.