Fabienne Delorme : « Faire entendre la voix des travailleurs » à Chenôve13/03/20202020Presse/medias/articlepresse/images/2020/03/Chenove1_Delorme_Fabienne_1.JPG.420x236_q85_box-0%2C578%2C1500%2C1422_crop_detail.jpg

Article de presse

Fabienne Delorme : « Faire entendre la voix des travailleurs » à Chenôve

Illustration - Fabienne Delorme : « Faire entendre la voix des travailleurs » à Chenôve
Fabienne Delorme, 45 ans, mène la liste “Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs” aux élections municipales, à Chenôve. Elle souhaite « défendre les intérêts des travailleurs contre la classe capitaliste. » Par Propos recueillis par Nicolas DURDILLY Habitante de Chenôve, Fabienne Delorme, 45 ans, est enseignante au lycée Simone-Weil, à Dijon. Photo LBP /N. D. Fabienne Delorme, vous êtes la candidate de Lutte ouvrière pour les élections municipales à Chenôve. Qui êtes-vous ? « Je suis originaire de Saône-et-Loire et j’ai emménagé à Chenôve en 1998, lorsque j’ai été embauchée comme éducatrice spécialisée dans une structure implantée dans la commune. J’en suis partie en 2010 pour travailler à Chalon-sur-Saône. Par la suite, je suis devenue enseignante. J’ai occupé des postes à Reims, dans la Marne, et en région parisienne avant de revenir ici, il y a trois ans. Aujourd’hui, je travaille au lycée Simone-Weil, à Dijon, où je donne des cours sur la santé et le social. J’habite Chenôve et j’ai 45 ans. Je suis une militante de longue date chez Lutte ouvrière. » Pourquoi êtes-vous candidate ? « Je souhaite faire entendre le camp des travailleurs. Nous vivons dans une société où nous sommes attaqués de toutes parts : la baisse de salaires, les licenciements, le chômage… Il faut s’organiser pour défendre nos intérêts, qui sont diamétralement opposés à ceux qui nous exploitent tous les jours. » En quoi ce combat s’inscrit-il dans des élections municipales ? « Je vais être très claire : il est évident que la situation des travailleurs ne peut être réglée au niveau des municipalités. Cette candidature permet surtout à ceux qui se reconnaissent dans notre combat de faire entendre leur voix. C’est vraiment l’occasion de voter pour leur camp et d’éviter de se taire parce qu’ils ne se reconnaissent pas chez les autres politiciens adversaires. » Quand vous dites ça, vous pensez aux opposants à la réforme des retraites ? « Je m’adresse aux retraités, aux chômeurs et à tous ceux qui n’ont que leur travail pour tenter de vivre dignement. La réforme des retraites est un exemple des attaques que l’on subit tous les jours. Il y a eu des manifestations contre le projet, les gens sont conscients de ce qu’il se passe. Il faut juste s’organiser pour renverser les capitalistes qui nous gouvernent. Ces derniers veulent juste maintenir leurs profits en menant une guerre sociale… » Il y a une liste d’union de la gauche à Chenôve. Elle est conduite par le maire sortant et rassemble des militants du PS, PC, Europe Écologie-Les Verts, Génération.s. Pourquoi est-ce que vous ne vous reconnaissez pas dans cette candidature ? « Parce qu’il n’y a que notre liste qui pense que nous vivons dans une société composée de deux classes, dont les intérêts sont opposés. Aucune autre liste ne s’oppose comme nous aux profits de la bourgeoisie et des capitalistes… » Qui sont les colistiers qui vous accompagnent dans cette démarche ? « Il y a des ouvriers d’usine, des agents hospitaliers et d’Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, ndlr), des cheminots, des magasiniers, des mères au foyer, des étudiants, des personnes sans emploi… Bref, cette liste est représentative des travailleurs. Je suis très contente d’avoir réussi à la boucler. Cela prouve qu’il y a des gens qui s’intéressent à notre démarche. Quand on a toqué aux portes, on a reçu un bon accueil. Le fait qu’on défende le camp des travailleurs a parlé à beaucoup d’habitants. » Quel rôle auraient vos élus au sein du conseil municipal ? « Si on est élus, nous ferons tout pour que la population soit au courant de ce qui se dit et se discute à l’intérieur du conseil municipal. Il faut que les gens soient associés aux décisions. C’est même eux qui sont les plus à même de savoir ce qui est bien pour eux. Notre travail sera d’informer et de pouvoir s’organiser en cas de besoin. » Chenôve a été impactée par des violences urbaines en 2019. Comment éviter que cette situation ne recommence ? « C’est un résultat lié à la crise que nous vivons tous les jours. Les quartiers pauvres sont abandonnés : les services municipaux et administratifs sont délocalisés toujours au détriment de la population. Je ne serais pas opposée à l’idée d’avoir des policiers municipaux en plus. Mais encore faut-il qu’ils soient là pour protéger la population. C’est un corps complètement coupé de nous et de nos intérêts. Je suis persuadée que si on posait la question à la population qui vit sur place, les gens auraient plein d’idées pour assurer la sécurité. Il faut leur faire confiance. » Et concernant l’urbanisme, quel est votre positionnement ? « On est favorables à la construction de logements mais encore faut-il qu’ils soient accessibles et utiles aux gens. Les banques ne prêtent pas aux pauvres gens… Or, beaucoup de programmes qui fleurissent à Chenôve sont dédiés à la propriété. Les intérêts des travailleurs ne sont donc pas entendus. Par ailleurs, quand il y a des réhabilitations, tout est fait à l’économie. Les capitalistes ne mettent pas les moyens nécessaires, car ils veulent conserver leurs profits. » Je ne serais pas opposée à l’idée d’avoir des policiers municipaux en plus. Mais encore faut-il qu’ils soient là pour protéger la population. Il faut que les gens soient associés aux décisions. Déjà présente pour d’autres élections Fabienne Delorme n’est pas une inconnue des élections municipales. « J’étais présente sur la liste de Stéphane Pournin en 2008 à Chenôve », indique-t-elle. « Et j’ai aussi mené la liste Lutte ouvrière à Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, en 2014. Mais je ne suis pas une professionnelle de la politique, loin de là. Je suis une travailleuse avant tout. » La militante avait aussi représenté Lutte ouvrière aux élections législatives de 2017 dans la quatrième circonscription de Saône-et-Loire, ainsi qu’aux élections européennes de 2019, sur la liste de Nathalie Arthaud.

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