Des extraits du bulletin de liaison Bourgogne

L’hôpital du Bocage en crise

Brève
17/11/2020

Au CHU du Bocage de Dijon, la Réanimation est saturée. Au-delà des lits manquants, il manque surtout du personnel pour s’occuper des patients. Le manque est d’autant plus critique qu’une partie des soignants formés à la Réanimation doit former les nouveaux, en pleine deuxième vague.

Dimanche, sur les 150 patients Covid du CHU, 33 étaient en Réa et 11 en Soins intensifs de Pneumologie. Pour augmenter la capacité d’accueil, les soins intensifs de Néphrologie sont devenus 6 lits de Réa depuis lundi.

Pour ouvrir ces lits, il faut en théorie 17 infirmiers et 10 aides-soignants pour faire le jour, la nuit, et intercaler les jours de repos. 7 collègues infirmiers de Néphrologie sont venus en Réa en renfort, mais on ne sait pas où on va trouver les autres. La réserve sanitaire est déjà dispatchée dans les services.

Sur les 7, 4 sont déjà venus lors de la première vague, mais 3 sont nouveaux en Réa. Il faut déjà les former, ne serait-ce qu’une journée : en Réa med, on demande aux collègues qui sont en congés annuels de prendre des jours ou des nuits sur leurs vacances pour venir assurer cette formation, notamment la semaine prochaine. À ce rythme, on va avoir des patients dans tous les lits avant d’avoir le personnel capable de s’en occuper, avec en plus la crainte qu’il n’y ait jamais le personnel suffisant.

Quant à la Néphrologie, on leur a annoncé que pour pouvoir libérer ces 7 infirmiers tout en continuant l’activité, ils passaient en 12h à partir de lundi. Pas le choix, plan blanc oblige. Voilà le fameux « volontariat » dont on nous parlait en octobre. On ne leur a donné leur planning que pour les 15 premiers jours. Comme disent les collègues, « pour cause de Covid, le mois de novembre s’arrête le 22 ! ».

Pour pratiquement la même activité en Néphrologie, avec des patients chroniques lourds, le service va devoir tourner avec un infirmier de moins la journée en hospitalisation complète, et en faisant des journées de 12h. Les collègues (7 de jour et 5 de nuit) appréhendent.

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