Brève

Malbrough s’en va-t’en guerre, ne sait quand reviendra

C’est la mobilisation générale depuis que l’ennemi a attaqué… déguisé en Covid. Entre la pandémie, la guerre en Ukraine, la crise économique, la crise climatique, les menaces de pénurie, on est sans cesse ballotés d’inquiétude en remises à niveaux, conseils en tout genre et rappels à l’ordre.

La guerre en Ukraine a été le nouveau prétexte pour justifier le rationnement de l’énergie et de l’essence. Nouveau, parce que le tour est vieux : cela fait bien 50 ans, depuis le premier choc pétrolier, qu’on nous annonce la fin du pétrole, l’épuisement des ressources fossiles, et le serrage de ceinture général « imposé par mère nature ». Puisque 50 ans plus tard, les mêmes capitalistes ont bien du mal à nous faire croire qu’il n’y en a plus tout en nous en vendant, ils ont trouvé un nouveau conte à nous chanter : il reste bien du pétrole mais, malheur, il est en Russie, et maintenant vraiment, c’est comme s’il n’y en avait plus !

Et un manège s’enclenche, celui de la mise au pas générale. Rationnement ! on fait la queue à la station essence, on baisse son chauffage, on surveille les prix. Garde à vous ! la guerre est en Europe. Saviez-vous que le gouvernement peut maintenant envoyer une alerte à tous les téléphones portables situés dans une même zone ? Ça s’appelle Fr-Alert, c’est pour la prévention des risques majeurs, on ne veut pas vous effrayer. D’ailleurs la jeunesse ne sait plus se tenir, ce qu’il nous faut monsieur, c’est le service militaire. Marche !

On nous avait déjà habitué à devoir rester chez soi, puis sortir, mais rentrer avant le couvre-feu, en suivant les flèches au sol et en portant un masque. À ne pas se rassembler. Aujourd’hui, on ne vit plus qu’avec les dernières nouvelles d’Ukraine en bruit de fond, celles des missiles qui se sont égarés, russes ou ukrainiens, impossible de savoir ; l’un est tombé sur un barrage, il a failli noyer une région, le deuxième est tombé sur une centrale nucléaire, il aurait pu la faire sauter, le troisième est tombé sur la Pologne, cible plus explosive encore, elle est membre de l’OTAN.

Et quand le présentateur change de thème, c’est pour parler du gouvernement qui, naturellement a les choses bien en main. C’est en lui qu’on devrait avoir confiance – au demeurant à qui serait-il venu l’idée de faire confiance à un Macron, à une Borne ? À la clique des Bolloré et des Dassault qui sont aujourd’hui les fauteurs de guerre, qui seront demain les profiteurs de guerre ? Trop tard, les événements s’enchaînent plus vite qu’on ne peut les suivre, et on n’aurait plus le choix que de s’en remettre à ceux qui savent, ceux qui décident. Parce qu’ils ont beau miser notre peau et pas la leur, ils ont leur place à la table de jeu.

Pour le moment, il vaut mieux en rire. Mais si tout ça se termine comme dans la chanson où l’on s’en va-t’en guerre sans savoir quand reviendra, il ne faut pas oublier que le pauvre Malbrough a fini mort et enterré.

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