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Julien Wostyn : « La politique, si t'en fais pas, tu la subis »

DNA-L'Alsace- : Julien Wostyn : « La politique, si t'en fais pas, tu la subis »
Julien Wostyn : « La politique, si t'en fais pas, tu la subis »

Julien Wostyn et ses colistiers étaient au marché ce mardi matin pour discuter avec les Mulhousiens. Photo L'Alsace /I.L.

Avant de commencer sa journée de travail chez Peugeot, Julien Wostyn, tête de la liste « Faire entendre le camp des travailleurs », était avec plusieurs de ses colistiers à l'entrée du marché de Mulhouse.

Si quelques tracts ont été distribués, le but était surtout de discuter avec les Mulhousiens. « Si les gens avaient bougé beaucoup plus tôt, on n'en serait pas là », commence une habitante. « On leur donne le RSA, on leur donne ci, on leur donne ça pour en faire des cas soc'. Je suis dans le social. Avec les aides, il y a des gens qui n'ont pratiquement jamais travaillé. »

Pour Nathalie Mulot, deuxième de la liste, le problème, « c'est les salaires qui ne sont pas assez élevés. Nous, ce qu'on demande, ce n'est pas l'aumône. Il faut un rapport de force pour imposer ça. Qu'on prenne l'argent sur les profits, sur les richesses qui sont produites. »

« Le bulletin de vote,ça sert à s'exprimer » « Avec le coronavirus, il y a une nouvelle crise de l'économie qui se profile », note Julien Wostyn à un habitant d'Illzach qui travaille lui aussi chez Peugeot.

« Ils sont déjà en train de parler de fermetures d'usines. S'ils nous disent que la crise, c'est aux travailleurs de la payer, il va falloir qu'on se défende, il n'y a pas le choix. »

Son interlocuteur remarque que la crise a déjà fait baisser le prix du baril de pétrole, « mais à la pompe, ça ne se voit pas énormément. On a tous à peu près les mêmes problèmes. On vit tous avec presque le même salaire et on a tous les mêmes dépenses ».

« Est-ce que c'est avec ton bulletin de vote que ta situation va changer ? », demande le candidat. « Non, j'y crois plus du tout », note son collègue.

« Le bulletin de vote, ça sert à s'exprimer.

Mais ceux qui ont le vrai pouvoir c'est les Bolloré, les Peugeot, les Lagardère. Et tu ne vas pas voter pour eux. Ils sont au pouvoir quel que soit le gouvernement. Si on ne met pas en cause le pouvoir de cette minorité-là, on continuera à reculer. La politique, si t'en fais pas, tu la subis. »

La récente venue d'Emmanuel Macron à Bourtzwiller a également du mal à passer parmi les adhérents de Lutte ouvrière. « C'est dégueulasse », lance Julien Wostyn. « Il y a 50 % de chômage, il y a une situation qui se dégrade et le gars, il vient expliquer que le problème, c'est le communautarisme. Il ne parle pas des vrais problèmes, ceux dont il est responsable. »

Une autre de ses colistières discute avec un commerçant du quartier sur la situation de l'hôpital. « Le personnel se bat depuis un an. À Mulhouse, c'est particulièrement grave. Avec n'importe quel problème supplémentaire, on savait que ça ne serait pas possible de gérer. Ils prennent en charge les malades du coronavirus au détriment des autres malades. Ils commencent à dire qu'on va aider les entreprises. Mais le plus urgent, c'est quand même de soigner les gens et, là, il n'est jamais question de mettre des moyens. Il y a de quoi être en colère. Moi, ça me révolte. »

Isabelle LAINÉ

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