LO, la voix du « camp des travailleurs »04/03/20202020Presse/medias/articlepresse/images/2020/03/1.0.2404783415.jpg.420x236_q85_box-0%2C21%2C400%2C246_crop_detail.jpg

Article de presse

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LO, la voix du « camp des travailleurs »

Illustration - LO, la voix du « camp des travailleurs »

Louise Fève et Alain Richard (au premier plan à gauche),

Conduite par la cheminote Louise Fève, 39 ans, la liste de Lutte ouvrière milite pour une « municipalité ouvrière de combat ».

Au même bout du spectre politique, il y a déjà La France insoumise de Kevin Loquais, le NPA de Clément Soubise, voire le Parti ouvrier indépendant de Mathieu Le Tallec. Trop d'appelés pour la révolution des urnes ? « LO est la seule à se revendiquer communiste et révolutionnaire. Au NPA, le terme communiste a même été rayé des statuts ! »

Militante modèle

La tête de la liste Lutte ouvrière pour ces municipales strasbourgeoises - la première à avoir été déposée en préfecture, est une militante modèle : Louise Fève, 39 ans, cheminote portant haut et fort 55 jours de grève au compteur, après une jeunesse dans la banlieue de Nancy et une carrière hétéroclite « dans le sanitaire et le social ».

Elle a été candidate aux dernières européennes et aux municipales de 2008 et 2014, où « nous avons réuni 517 électeurs ».

Le numéro 2, Alain Richard, 51 ans, rempile pour un quatrième round municipal sous l'étiquette LO, sans compter les législatives de 2012 et 2017. Ouvrier de l'automobile chez Punch Powerglide (ex-General Motors), il est « représentatif de ce que vivent beaucoup de salariés » : « Nous étions 2 000 en 93, 1 200 lors de la reprise par Guido Dumarey (le propriétaire belge de Punch, NDLR), aujourd'hui nous ne sommes plus que 800 », résume l'intéressé.

Tous les deux sont célibataires comme le noyau dur du parti trotskiste. Le reste de la liste est un panaché de « militants et sympathisants, mais aussi de gens rencontrés lors des dernières manifs ou en faisant du porte-à-porte » : ouvriers, enseignants, étudiants, chauffeur, infirmière, cariste, aide-soignante, employés, retraités.

Contre le « grand capital » en chair et en os

Même dans leurs rêves les plus fous, ils savent que Strasbourg n'élira pas de maire LO. « Mais on présente des candidats dans 200 villes de France, soit 16 millions d'électeurs. C'est un moyen de les toucher. »

Ce réalisme ne les empêche pas de décliner leur programme contre le « grand capital » qui n'est pas un concept, assure Louise Fève, mais « des gens en chair et en os qui se gavent de profits ». Le principe ? «

Une municipalité doit se mettre au service des travailleurs : combattre les licenciements dans les boîtes du coin », prêter des salles pour les assemblées générales, apporter des conseils juridiques aux militants, « les aider à tenir », par exemple « en mettant à disposition la gare de Strasbourg pour les grévistes de la SNCF ».

Le maire version LO luttera contre les expulsions, réquisitionnera d'autorité les logements vides, fera des « gestes financiers » pour les ménages qui n'arrivent plus à payer leurs loyers, améliorera les transports en commun.

À défaut de transformer sa ville en oasis, il aidera à sa modeste échelle à « arracher aux mains du grand capital la gestion de tous les moyens de production ».

« Nous ne sommes pas des professionnels de la politique », rappelle Louise Fève. « Les maires élus de grandes villes le voient comme un tremplin dans leur carrière. Nous ne sommes pas dans cette démarche-là. »

Catherine PIETTRE

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