« Représenter le camp des travailleurs »

Déjà candidat Lutte Ouvrière aux législatives de 2007, Philippe Soucier rempile dans la deuxième circonscription cette année. Sans espoir d'être élu mais avec la volonté d'envoyer un message de révolte.

« Notre gouvernement est assez clair sur les attaques qu'il compte mener contre le droit du travail, les 35 heures et sur la suppression programmée de 120 000 fonctionnaires. On souhaite que les travailleurs soient aussi clairs en annonçant qu'ils sont contre ces orientations affichées », martèle le fonctionnaire de l'Éducation nationale, militant chez LO depuis 30 ans.

Face aux partis de gouvernement, qui « défendent les actionnaires », Philippe Soucier se présente « pour que les électeurs puissent voter pour le camp des travailleurs ». Dans le viseur de Lutte Ouvrière, le PS, « qui est passé au 49.3 pour la loi Travail », les Républicains, la République en Marche d'Emmanuel Macron, mais aussi le FN. Tous sont « des gens qui sont hostiles aux travailleurs dans leurs programmes, même si le FN prétend l'inverse ». L'alliance avec France Insoumise ou le PC n'est pas envisageable pour autant. « O n ne se présente pas aux législatives pour les mêmes raisons qu'eux, qui entendent avoir des députés pour peser sur la politique qui sera menée », tranche Philippe Soucier. Selon lui, cette stratégie est « illusoire ». Lutte Ouvrière vise l'après législatives et les combats syndicaux à venir : « On a un programme qui n'est pas électoral. Dans cette crise qui perdure, il s'agirait que les salariés puissent vivre de leur travail avec 1800 euros net de salaire au minimum. On est convaincus que, pour obtenir ce simple droit à l'existence, il faudra mener des luttes en dehors des élections. »

Philippe Soucier admet volontiers qu'une partie importante des électeurs de Marine Le Pen vient des milieux populaires que Lutte Ouvrière compte défendre. « Ils se trompent, martèle le candidat. Marine Le Pen n'a aucune proposition pour combattre la crise, le chômage ou le terrorisme. Le Front National, qui désigne comme adversaire les immigrés ou les gens d'origine étrangère, détourne les travailleurs des vrais adversaires que sont les actionnaires et les grands patrons, et pas celui qui habite la même cage d'escalier ou qui travaille à la même chaîne à l'usine ».

Marie-Lise Perrin