« Un cri de colère » 12/05/20192019Presse/medias/articlepresse/images/2019/05/1.0.1123864381_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C21%2C400%2C246_crop_detail.jpg

Article de presse

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« Un cri de colère »

Illustration - « Un cri de colère »

Lutte ouvrière (LO) Nathalie Arthaud à Strasbourg

Nathalie Arthaud, tête de liste Lutte ouvrière aux européennes était samedi à Strasbourg.

Nathalie Arthaud, tête de la liste Lutte ouvrière (LO) aux européennes, a défendu ce samedi 11 mai à Strasbourg « le programme de lutte » des communistes révolutionnaires qui rêvent de bâtir des « États-Unis socialistes d'Europe ».

Autant le dire tout de suite, les candidats LO aux élections européennes et leurs camarades « n'attendent rien de l'Union européenne ». Les communistes révolutionnaires « dénoncent les institutions européennes comme toutes les institutions de la bourgeoise », explique Nathalie Arthaud, tête de liste. « Nous le faisons au nom du véritable idéal européen de fraternité, d'ouverture et de coopération entre les peuples », précise-t-elle en voyant dans ce scrutin le moyen de « pousser un cri de colère » contre la précarité, le grand capital, l'impasse du souverainisme.

L'occasion de dresser aussi un drapeau rouge contre cette « indécence de beaucoup qui disent vouloir faire une Europe sociale ». « Il n'y a pas plus d'Europe sociale qu'il n'y a de France sociale », s'agace Nathalie Arthaud en fustigeant les « mensonges » de Nathalie Loiseau et de partis qui « mènent les travailleurs en bateau ».

« Les travailleurs doivent faire de la politique », insiste Louise Fève, cheminote contractuelle de Strasbourg, 63e de la liste.

Devant une petite centaine de personnes, la porte-parole de LO a rappelé les principales revendications du parti trotskiste : l'interdiction des licenciements, l'indexation des salaires sur l'inflation, un salaire minimum de 1 800 euros nets par mois, le partage du travail et « le contrôle de l'argent et des décisions de la classe capitaliste par les travailleurs ».

« Un gilet jaune n'est pas un programme politique »

Au-delà de la lutte révolutionnaire s'esquisse tout de même un dessein européen. Lutte ouvrière aspire à des « États-Unis socialistes d'Europe, première étape d'États-Unis du monde ». « Les frontières sont un obstacle pour les pauvres. Il faut arrêter de diviser et de jeter les peuples les uns contre les autres », relève Nathalie Arthaud.

Les échanges qui ont suivi l'intervention de la tête de liste ont révélé les interrogations des militants sur le mouvement des gilets jaunes, le vote ouvrier en faveur du Rassemblement national, et plus globalement sur l'engagement politique du parti et son efficacité.

Une sorte d'introspection collective qui a permis à Nathalie Arthaud de rappeler l'orthodoxie trotskiste qu'elle a résumée ainsi : « La lutte de la classe ouvrière est notre capital ». « Un gilet jaune n'est pas un programme politique. J'en porte un tous les jours pour faire du vélo », lâche-t-elle en remarquant que l'occupation des ronds-points ne gêne pas le patronat.

« Le combat doit d'abord se mener dans l'entreprise », insiste un camarade juste avant L'Internationale entonnée les poings levés.

Franck BUCHY

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