Yann Lucas pour Lutte ouvrière

Dans la circonscription de Haguenau, l'extrême gauche sera représentée par le Strasbourgeois Yann Lucas, candidat investi par Lutte ouvrière. Il entend se servir de ces législatives comme d'une tribune pour le discours anticapitaliste de son parti.

Yann Lucas, 44 ans, a rejoint les rangs de Lutte ouvrière en 1998. Mais c'est dès l'âge de 15 ans qu'alors lycéen, il a épousé les idées de l'extrême gauche, « révolté par les injustices sociales et la pauvreté » engendrées par le système capitaliste. Un sentiment révolutionnaire qui ne l'a plus quitté et qui l'a poussé à militer au sein du parti communiste trotskiste.

« Les travailleurs font tourner la société »

Avant de porter le message radical de Lutte ouvrière dans la circonscription de Haguenau, l'enseignant-chercheur en sciences de la terre à l'université de Strasbourg a été candidat dans d'autres circonscriptions mais aussi aux élections municipales à Strasbourg et aux régionales.

L'homme ne cache pas que ces élections législatives constituent avant tout « une tribune » pour faire passer le message anticapitaliste de son parti. « Le changement auquel nous aspirons passera par une mobilisation du monde du travail, expose-t-il. Lorsque nous échangeons avec des personnes dans la rue, nos analyses, nos idées trouvent un bon écho. » Difficile pourtant de susciter l'adhésion dans les urnes : « Ce n'est pas simple car nous proposons aux gens de combattre, d'inverser le rapport de force entre les travailleurs et le patronat… » « Ce sont les travailleurs qui produisent, qui transportent, qui soignent… Bref ce sont eux qui font tourner la société », appuie-t-il.

En attendant le Grand soir, le candidat de Lutte ouvrière propose une augmentation généralisée des salaires et leur indexation sur la hausse des prix, et une répartition du travail entre tous sans perte de salaire. « Il faut abolir le secret des affaires, et imposer le contrôle des travailleurs sur les comptes des entreprises », poursuit-il, fustigeant la « course aux profits et les malversations » des grands groupes. Le candidat rejette aussi en bloc tous les partis politiques, y compris de gauche – Jean-Luc Mélenchon ne trouve aucune grâce à ses yeux -, et les gouvernements successifs qui ont plongé le pays dans les crises économiques et écologiques, voire la guerre. « Il faut arracher le pouvoir des mains de cette grande bourgeoisie qui nous conduit droit dans le mur », résume le candidat d'extrême gauche.

Yann Lucas a comme suppléante Élisabeth Jacquel, 37 ans, enseignante en arts plastiques de Strasbourg.