RATP - Bus région parisienne : Pour la prévention de l’épidémie c’est plus un métro de retard mais au moins dix21/03/20202020Brèves/medias/breve/images/2020/03/1024px-Bus_RATP_220_Mairie_Noisy_Grand_1.jpg.420x236_q85_box-0%2C54%2C1024%2C629_crop_detail.jpg

Brève

RATP - Bus région parisienne

Pour la prévention de l’épidémie c’est plus un métro de retard mais au moins dix

Illustration - Pour la prévention de l’épidémie c’est plus un métro de retard mais au moins dix

Au 20 mars, la RATP s’est vue contrainte par un décret et la demande des conducteurs, à désinfecter l’intérieur des bus une fois par jour (à vérifier que ce soit fait réellement), et à mettre en place la montée par l’arrière. C’est le dernier épisode de ses multiples refus qu’on a dû combattre. Car il a fallu des coups de gueule et droits de retrait, pour l’obliger aux diverses mesures de prévention, autres que les « gestes barrière » : vitre anti-agression levée, puis demi-porte avant fermée, puis gel hydroalcoolique, puis lingettes désinfectantes, (le tout distribué nonchalamment et parfois rationné), arrêt de la vente des tickets, du savon dans les sanitaires, nettoyage du poste de conduite, des terminus et locaux de travail. Il a fallu tout arracher,. Et il faut tout vérifier, car les entreprises sous traitantes de nettoyage sont en sous effectif et n’avaient pas de protection et produits spécifiques jusqu’à deux jours. La direction continue de refuser le port d’un masque ou de gants. Même si pour ça et pour le reste, des conducteurs de bus le font sans attendre, préférant se protéger avant tout. Le service des bus a été réduit, mais maintenu y compris toute la nuit. Une partie des conducteurs est donc « mise à disposition » à domicile avec le salaire intégral, mais une partie des primes conduite sera perdue.

Beaucoup d’entre nous se demandent l’utilité de venir faire rouler des banquettes vides au risque de contracter la maladie, et il y a de l’angoisse, car c’est un espace confiné où se croisent les voyageurs. Heureusement les bus sont quasi vides. La justification d’emmener les soigants à l’hôpital cache mal le motif principal qui est d’emmener l’ensemble des travailleurs au boulot, à leurs risques et périls.

Et on apprend par le bouche à oreille que des collègues sont en arrêt maladie, suspectés d’être atteints par le covid 19. Mais sans aucune note d’information ni enquête comme il y en a eu pour les premiers cas détectés au dépôt de Thiais. Car tant que le malade n’a pas de complication entrainant une hospitalisation, il n’y a pas de dépistage, donc pas de certitude. Donc la direction n’informe pas les collègues qui ont été en contact avec le malade suspecté.

C’est un sentiment de colère, d’écoeurement qui s’exprime dans les terminus : « on est rien pour eux », « comme d’habitude ils veulent juste qu’on fasse leurs kilomètres, leurs objectifs, et on peut bien crever ».

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