Réunion animée

Mercredi 19 avril, le directeur a organisé deux réunions successives pour toute l'usine, dans les boxes de l'AT2 mais à l'autre bout de l'usine pour les autres. Ce genre de réunion n'est déjà pas enthousiasmante même pendant le temps de travail, alors il n'était pas question de dépasser 14 heures. C'est pourquoi, dans un grand mouvement général, tout le monde est sorti à 13 heures 50. L'heure, c'est l'heure !

Si personne ne se fait d'illusion sur ce genre de réunion, cela permet aux travailleurs de dire ce qu'ils ont sur le coeur. Comme par exemple de devoir former successivement une dizaine d'intérimaires pendant deux mois mais que tous finissent par quitter rapidement l'usine du fait de l'insuffisance des salaires. Des conditionneurs devraient être embauchés puisqu'il y a toujours du travail pour eux sur les lignes. Mais le patron préfère laisser pendant des années ces collègues en précarité pour économiser sur les salaires.

Le directeur a eu cette réponse : il n'y a pas que le salaire qui compte, mais aussi le plaisir qu'on a à travailler, dans de bonnes conditions. Facile de parler comme ça quand on n'a pas de problème de fin de mois ni de douleur en sortant.... justement à cause de mauvaises conditions de travail. Dès le lendemain d'ailleurs, chacun a pu constater les "bonnes conditions" dont parlait le directeur : des collègues ont été envoyés travailler à côté de la fardeleuse (machine d'emballage) dans un vrai sauna, alors qu'il y a de la place dans l'atelier, mieux climatisé.

L'illustration que la direction se fiche complètement des conditions de travail !