La Réunion : JIR/CHANE PANE : quand les patrons se font la guerre, les travailleurs trinquent05/10/20222022Brèves/static/common/img/contenu-min.jpg

Brève

La Réunion

JIR/CHANE PANE : quand les patrons se font la guerre, les travailleurs trinquent

Dans son édition datée du 30 septembre, Jacques Tillier, l'éditorialiste, mais aussi président et directeur général du Journal de l'Île de La Réunion (le JIR), l'un des deux quotidiens de l'île, accusait son propre imprimeur, la société ICP Roto, dont le propriétaire est Alfred Chane Pane, d'avoir magouillé pour avoir obtenu du tribunal de commerce le rachat d'une autre imprimerie liquidée, Ah Sing, en lieu et place du JIR et de son associé.

Piqué au vif, le patron d'ICP Roto rappelait qu'il avait fait don au JIR de 150 000 euros et ne comprenait pas que celui qu'il avait nourri vienne lui mordre la main ! Il décidait alors de bloquer l'impression du JIR à partir du 30 septembre privant ainsi le journal de ses ventes depuis ce jour-là et ses lecteurs de leur journal.

Tillier crie aujourd'hui à l'atteinte à la « liberté de la presse » et se targue ,, malgré sa menace de licencier 25 salariés, d’avoir obtenu le soutien de la plupart des responsables politiques qu’il brocarde régulièrement.

Son directeur de la rédaction,lui, se grime en défenseur des salariés les plus précaires du JIR qui pourraient être les premières victimes de cette non-parution : « ses 28 chauffeurs-livreurs... des "VPCTi", pour vendeurs-colporteurs de presse, dont le statut de travailleurs indépendants les conduit, en cas de licenciement, directement sur la touche. Sans même avoir le "loisir" d’aller pointer à Pôle-Emploi. », dit-il avec le plus grand cynisme puisque c’est bien la direction du JIR qui organise cette précarité. Et nul besoin de rappeler les licenciements opérés dans la dernière décennie qui ne doivent rien à la censure mais tout à la préservation des profits des actionnaires.

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