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Communiqué

Communiqué de Pascal Le Manach - Lutte ouvrière -

Après les résultats du premier tour des élections régionales de décembre 2015

Même s’ils ne constituent qu’une petite fraction de l’électorat populaire, ceux qui ont voté pour la liste « Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs », 20 700 électeurs en Normandie, peuvent être fiers de représenter l’avenir, la renaissance du mouvement ouvrier capable de combattre la société d’exploitation et d’y mettre fin. Cependant, les résultats de ce premier tour des élections régionales reflètent l’évolution réactionnaire de la société en même temps que la désorientation de l’électorat populaire.

L’expression la plus frappante de cette évolution est la progression du Front national. Cependant, la droite a mené la compétition avec l’extrême droite sur le terrain de cette dernière. Quant au Parti socialiste, non seulement il a repris à son compte le langage sécuritaire du FN, mais il en a réalisé l’application en instaurant l’état d’urgence, peu efficace pour combattre l’horreur terroriste mais qui étouffe la contestation du gouvernement sur sa gauche et pèse sur les mouvements sociaux.

Une partie de l’électorat traditionnel du PS et du PC, écœurée par la politique du gouvernement, sa servilité vis-à-vis du grand patronat, s’est abstenue. Et la gauche réformiste a poussée dans les bras du FN une partie de son propre électorat.

Le FN est un parti aussi dévoué aux intérêts de la grande bourgeoisie, que les partis de droite et le PS, mais avec un langage plus réactionnaire encore et, si les circonstances s’y prêtent, avec des méthodes plus ouvertement anti-ouvrières.

La classe ouvrière n’a cependant rien perdu de la force que lui donnent son nombre et sa place incontournable dans l’économie. Le rapport de force entre la bourgeoisie exploiteuse et les masses exploitées ne se détermine pas dans les urnes, mais dans les affrontements de classe.

Tout en rejetant le Front national, il n’est pas question pour Lutte ouvrière de défendre auprès de son électorat l’idée que des hommes de droite, avec leurs idées crasseuses, puissent servir de rempart contre le parti d’extrême droite. Quant à voter pour une liste menée par le Parti socialiste, ce serait remercier le PS d’avoir fabriqué le succès de l’extrême droite.

Et ce n’est pas aux travailleurs conscients de choisir laquelle des cliques bourgeoises prendra les mesures contre les classes populaires.

Il ne reste aux électeurs du monde ouvrier qui refusent au deuxième tour de choisir entre la peste et le choléra, qu’à glisser dans l’urne un bulletin « Lutte ouvrière – Faire entendre le camp des travailleurs ».

Les élections régionales passées, les travailleurs auront à se défendre contre le grand patronat et l’État par la lutte collective.

Quant à Lutte ouvrière, elle continuera à œuvrer pour que le camp des travailleurs se donne un parti qui représente réellement ses intérêts matériels et politiques.

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