Cyrille Marconi, candidat pour « faire entendre la voix des travailleurs »06/03/20202020Presse/medias/articlepresse/images/2020/03/cyrille-marconi-et-sa.jpg.420x236_q85_box-56%2C0%2C944%2C500_crop_detail.jpg

Article de presse

Municipales à Pau

Cyrille Marconi, candidat pour « faire entendre la voix des travailleurs »

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Cyrille Marconi et sa liste n’ont pas voulu faire un « catalogue de promesses ». © Crédit photo : David le Deodic

Enseignant-chercheur en histoire du droit depuis sept ans à l’Université de Pau, Cyrille Marconi mènera une liste communiste révolutionnaire lors de ces élections. 

Glisser dans l’urne un bulletin Lutte ouvrière à Pau, lors d’élections municipales ? C’est une première, mais pas une exception. Le mouvement de Jean-Pierre Mercier, Nathalie Arthaud et Arlette Laguiller présentera pas moins de 260 listes dans 240 villes de France (certaines villes comptent plusieurs arrondissements), le 15 mars, lors du premier tour. Pau aura donc sa liste LO, conduite par Cyrille Marconi (lire ci-dessous). Âgé de 37 ans, cet enseignant-chercheur en histoire du droit est en poste depuis sept ans à l’Université de Pau, après avoir étudié à Nice et Grenoble, où il a passé sa thèse.

« Nous sommes là pour faire entendre la voix des travailleurs », explique d’emblée, le candidat, qui a rejoint depuis une décennie le mouvement communiste révolutionnaire et milite, par ailleurs, contre les expulsions d’étudiants étrangers. Originaire d’un quartier populaire de Nice, il a connu, sur la Côte d’Azur, « le fossé entre riches, voire très riches et pauvres, voire très pauvres ».

« Démocratie ouvrière »

Les éléments de langage sont calibrés pour cette campagne de proximité. L’analyse marxiste révolutionnaire s’est municipalisée. « À Lutte ouvrière, on pense qu’il y a urgence à changer de fond en comble la société. Ce système économique capitaliste est fragile, injuste, à bout de souffle. Et les communes en font les frais. C’est dans nos villes que l’on voit se développer les inégalités les plus criantes et prospérer la misère sociale et économique. Nous ne nous faisons pourtant guère d’illusion. Même en remportant les élections municipales à Pau, même en y créant une démocratie ouvrière, on se heurterait au gouvernement actuel, qui défend les intérêts de la bourgeoisie et du grand patronat. »

« Mais ce serait une première étape, poursuit Cyrille Marconi. Avoir, ne serait-ce que deux élus à Pau, permettrait de faire entendre la voix du camp des travailleurs. Alors que le maire actuel, François Bayrou, a montré à plusieurs reprises son mépris pour des manifestants et enseignants, qui venaient en mairie. »

La liste LO de Pau entend défendre les travailleurs locaux, ouvriers, employés, chômeurs, retraités. « Notre liste elle-même est composée d’employés, manutentionnaires, techniciens, caissières, agents d’entretien, de maintenance, enseignants, représentants des professions de santé. Elle est ancrée dans la ville et ses quartiers », ajoute Cyrille Marconi.

Pas une liste de notables

« C’est une liste aux antipodes des listes de notables, que l’on voit partout. Des listes qui, non seulement, ne remettent pas en cause le système, mais l’entretiennent et l’engraissent. À travers les marchés publics, les municipalités sont des vaches à lait pour les grands groupes et multinationales de la construction et des services notamment », estime Cyrille Marconi.

La liste LO n’est « pas là pour faire un catalogue de promesses » ni livrer de « programme poudre aux yeux », qui cache la misère, selon l’universitaire. « Ces programmes ne servent qu’à culpabiliser et creuser un peu plus le fossé entre les pauvres et les nantis. Toutes les listes sont écolos désormais. On dépense des millions pour des pistes cyclables, des bus coûteux. Et on stigmatise les voitures des travailleurs pauvres, vieilles et polluantes. Mais ils n’ont pas d’autre choix, pour venir travailler en ville ! Surtout les agents d’entretien, qui doivent débuter à 5 heures du matin, quand il n’y a pas de bus en service. Pour changer cela, il faut aller prendre l’argent là où il est, dans les profits faramineux. Quant à la vraie pollution, dans la région, on sait d’où elle vient. Des usines, de Lacq, de ces flux inutiles de camions de logistique… Des excès du grand capital, qui mise sur les profits à outrance et à court terme. »

La liste LO sur Pau a réalisé une campagne de proximité, avec le bon vieux porte à porte. « Nous avons reçu un bon accueil. Une agréable surprise. Nos idées rencontrent de plus en plus d’écho. C’est aussi l’un des buts de cette campagne. »

Les mouvements sociaux récents et la mobilisation contre le projet de réforme des retraites ont été perçus par LO comme un signal favorable. Dans ce contexte agité, le mouvement espère, si l’on peut dire, capitaliser des voix.

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