Face aux lecteurs, Antoine Colin, tête de liste de Lutte ouvrière05/03/20202020Presse/medias/articlepresse/images/2020/03/20200304_photo_AC_face_aux_lecteurs_de_Sud-Ouest.jpg.420x236_q85_box-56%2C0%2C944%2C500_crop_detail.jpg

Article de presse

Sud-Ouest (La Rochelle)

Face aux lecteurs, Antoine Colin, tête de liste de Lutte ouvrière

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Antoine Colin, candidat de Lutte ouvrière à La Rochelle. © Crédit photo : ROMUALD AUGÉ

Municipales à La Rochelle : Antoine Colin veut « aider la population 
à relever la tête »

Antoine Colin, tête de la liste Lutte ouvrière, a répondu à son tour aux questions des lecteurs de "Sud Ouest".

Le propre d’un candidat à une élection municipale est de se rêver ceint d’une écharpe tricolore. Pas Antoine Colin.

Pour la tête de liste de Lutte ouvrière (48 ans), enseignant chercheur en mathématiques à l’université, passionné d’histoire de l’astronomie, l’essentiel est ailleurs. « Je n’ai pas l’espoir d’être élu maire à cette élection, ça ne m’empêche pas de m’exprimer », lance-t-il aux deux lecteurs de Sud Ouest. Frédéric Mérin (56 ans), retraité de la RATP et néo-Rochelais, s’en étonne. « Quel est le sens d’une liste Lutte ouvrière dans ces conditions ? »

« Il ne s’agit pas de dire qu’on ne souhaite pas avoir d’élus, au contraire, tout en disant que les maires ont un pouvoir limité. Les arrêtés anti-glyphosates pris par certains maires sont levés par les préfets. Un maire élu aurait bien plus de pouvoir moral en s’appuyant sur les luttes que par sa simple fonction. Le premier objectif pour nous est d’aider la population à relever la tête et à exprimer sa colère contre ceux qui lui tapent dessus. »

Didier Gouet (64 ans), chef du service de diabétologie au groupe hospitalier de La Rochelle, ne manque pas de demander à Antoine Colin sa position sur le déménagement de l’hôpital. Le candidat n’a aucune certitude au regard « des aspects techniques » du dossier, mais se dit prêt à remettre en cause le transfert « s’il ne correspond pas aux attentes des personnels ».

Plus que le simple déménagement du bâtiment (« une belle opération immobilière, comme la vente de la maison des syndicats et de l’ancienne maternité »), c’est le sort de ceux grâce à qui fonctionne l’hôpital qui l’intéresse. Didier Gouet lui donne des arguments : « Dix chefs de service ont démissionné [symboliquement] à La Rochelle, j’en fais partie. Pensez-vous que le maire, président du conseil de surveillance, aurait dû les recevoir ? » « Un maire du camp des travailleurs les aurait non seulement reçus, mais il aurait été à leurs côtés. Il aurait peut-être démissionné de la présidence par solidarité. Avec la crise, les grands groupes capitalistes demandent que les aides leur soient versées directement. Cet argent est pris aux hôpitaux », estime Antoine Colin, peu inspiré par la question de la friche du Gabut.

Il est favorable à la gratuité des bus, encore que… « Ou alors qu’on paye des salaires suffisants pour que les gens puissent se déplacer. Parce qu’on met les bus gratuits et on prend l’argent aux cantines, au CCAS [Centre communal d’action sociale]… Le fond du problème est de prendre l’argent aux grosses fortunes. »

« Surveiller les pauvres »

Antoine Colin n’a pas à aller loin pour trouver des sources de motivation. Habitant de Villeneuve-les-Salines, il est témoin de la précarité d’une partie des Rochelais. « Les travaux de rénovation ont été effectués pendant des années par des sociétés privées qui ont empoché l’argent. Dans mon immeuble, il y a toujours un ascenseur qui va à un étage sur deux, une dame handicapée qui est bloquée chez elle… On est dans une société où tout se dégrade. »

En dépit des incivilités et du trafic de drogue, il est contre le déploiement de caméras, « pour surveiller les pauvres », tout comme il s’oppose à la zone franche de la Pallice. « Ce ne sont pas les professions qui ont le plus besoin d’être aidées. » Concernant la proximité des sites Seveso et des habitations dans ce quartier, il n’est « pas pour supprimer les industries » mais pense qu’il y a un problème de transparence. « On ne peut pas faire confiance à des groupes qui se contrôlent eux-mêmes. » « C’est de manière militante qu’on changera les choses. »

Lutte ouvrière tiendra sa réunion publique le 9 mars à 19 h 30, salle Amos-Barbot.

RÉACTIONS

Pour Didier Gouet, Antoine Colin est un homme charmant, qui a des convictions. « J’ai du respect pour ses opinions, mais cela concerne la politique au sens général. On voit qu’il ne connaît pas trop les dossiers de la ville. » Pas forcément un défaut pour Frédéric Mérin. « J’ai apprécié qu’il reconnaisse qu’il n’était pas assez informé sur certains dossiers. Mais il est très ouvert à la discussion. »

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