« La voix des travailleurs » veut entrer au Conseil municipal11/03/20202020Presse/medias/articlepresse/images/2020/03/une-partie-de-la-liste.jpg.420x236_q85_box-56%2C0%2C944%2C500_crop_detail.jpg

Article de presse

Libourne

« La voix des travailleurs » veut entrer au Conseil municipal

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Une partie de la liste libournaise de Lutte ouvrière, parti d’extrême gauche qui se présente dans cinq communes en Gironde. © Crédit photo : Photo LO

Hélène Halbin espère faire entrer des élus Lutte ouvrière au sein du Conseil municipal afin d’être les yeux et les oreilles des travailleurs. Un moyen selon elle d’appuyer certains combats.

« La politique, quand on ne la fait pas, on la subit. » Tel est l’état d’esprit d’Hélène Halbin, tête de liste Lutte ouvrière (LO) aux municipales de Libourne. Même si le tract de son équipe indique qu’il est « impossible de changer les choses à l’échelle d’une municipalité », la professeure des écoles affiche clairement sa vision.

« On ne fait pas de fausses promesses. Nous ne disons pas “votez pour nous et les choses changeront”, mais des élus Lutte ouvrière au Conseil municipal seraient un point d’appui pour organiser les combats des nôtres. En tant que membre d’une municipalité, on a accès à des dossiers, des aides… » Elle en veut pour preuve l’action de deux élus Lutte ouvrière d’une ville de région parisienne, qui auraient monté un comité de lutte et sauvé de la destruction promise un quartier finalement rénové.

Le parti estime « qu’en dessous de 1 800 euros par mois, on survit, que les écoliers trop nombreux par classe sont éduqués comme des poulets de batterie, et que ça devrait être aux patrons de payer la garderie », entre autres revendications. Difficile d’agir sur ces points au niveau municipal, mais, pour Hélène Halbin, là n’est pas la question. « LO, c’est des petits comités qui gagnent du terrain par-ci par-là et qui, ensuite, s’organisent pour faire pression ensemble. Il faut bien commencer par quelque chose. »

Une première dans la bastide

Même à l’échelle d’une ville, Hélène Halbin compte bien prendre la défense des travailleurs et appuyer leurs luttes. Que ce soit dans les écoles, les hôpitaux, les entreprises, mais aussi dans la vie quotidienne, en s’emparant, notamment, du sujet des logements insalubres, « y compris chez des bailleurs connus ». « Ce qu’on veut, c’est que les gens votent pour eux-mêmes, car la société ne serait rien sans les ouvriers du bâtiment, les cheminots, les aides à domicile… Les travailleurs sont à la base de tout. Sans nous, l’économie ne tournerait pas. » D’où le slogan « Faire entendre le camp des travailleurs ». Ce prisme du travail irradie tout le programme de LO. Dans la sécurité, par exemple : Hélène Halbin n’est pas favorable à plus de policiers et de caméras. Selon elle, ce sont la misère sociale et le chômage qui sont le terreau de l’insécurité.

Au final, LO présente cinq listes en Gironde, à Bordeaux, Mérignac, Bègles, Langon et Libourne. Si le parti a déjà tenté sa chance dans les autres, c’est une première dans la bastide. Et Hélène Halbin assure n’avoir eu aucun mal à trouver des colistiers. « C’est la ville où on a commencé à faire du porte-à-porte le plus tard. On est allé à Peyronnaud, Peyregourde, Garderose… Les gens ont tellement de colère et vivent dans de telles conditions qu’on les a rapidement convaincus. » Reste à transformer cette exaspération en votes.

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