Municipales à Rochefort : le parti des travailleurs a recruté à l’aise24/01/20202020Presse/medias/articlepresse/images/2020/01/20200124_photo_Sud-Ouest_une-partie-de-la-liste.jpg.420x236_q85_box-56%2C0%2C944%2C500_crop_detail.jpg

Article de presse

Sud-Ouest édition La Rochelle/Rochefort

Municipales à Rochefort : le parti des travailleurs a recruté à l’aise

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Une partie de la liste en manif contre la réforme des retraites. PHOTO K. C.

Lutte ouvrière –

La liste du parti d’extrême gauche, déjà complète, n’a eu aucun mal à recruter sur fond de crise.

Une liste Lutte ouvrière (LO) aux municipales de Rochefort, c’était une première en 2014, mais pas un épisode unique. Le parti d’extrême gauche revient aux élections de mars. Si certains candidats peinent à trouver leurs trente-cinq noms, ce n’est pas le cas de Frédéric Castello qui sera en tête. Au contraire, les colistiers sont plus faciles à convaincre en cette période de conflits sociaux.

Avec un joli score à 4,8 % la fois passée, les militants de LO se sont dit qu’ils représentaient des électeurs. Même si le groupe local n’a qu’une vingtaine de militants. « Cette première campagne nous a aidés à nous faire connaître et à nous structurer pour travailler après. »

Changer le jeu social

Le parti est petit certes, mais il bat le pavé toute l’année. Il rencontre régulièrement des citoyens dans les entreprises, sur le marché et aussi à l’aide de sa caravane. Il distribue son journal « Lutte ouvrière » et discute avec M. tout le monde.

« Notre but, c’est de regrouper pour défendre le camp des travailleurs et les intérêts des modestes », rappelle Frédéric Castello. Et cette philosophie trouve un écho particulier en plein mouvement social autour des retraites, sans oublier la lutte des gilets jaunes. « Il y a eu un gros passage à vide avec l’élection de Mitterrand. Mais aujourd’hui, les gens voient que le travail s’est fait contre eux et qu’ils se font piéger quand on leur fait croire que le libéralisme est la seule solution. Le niveau de colère et de détermination actuel ne s’est plus vu depuis longtemps. »

Dans ces rencontres, LO parle des grèves, des manifs, mais aussi du quotidien difficile des habitants. « Ils doutent du discours du pouvoir en place et des médias dominants : il n’y a plus d’argent, il faut se serrer la ceinture. Or, ils voient bien que pour Notre-Dame, les milliardaires ont débloqué un milliard au pied levé et que localement, un golf 18 trous est annoncé à Saint-Laurent, quand faire un centre de santé c’est compliqué. Pas fous. »

Voilà comment LO est en phase. « On est les seuls à dire qu’il est normal de défendre les conditions de travail des salariés, d’exiger des hausses de salaires, de défendre les acquis sociaux, bref de vivre mieux. Pour que tout le monde bénéficie des richesses, il faut retirer aux capitalistes la liberté de diriger à leur profit les entreprises et les banques. »

Des idées locales aussi

D’aucuns diront que dans une municipale, LO n’a pas de vision. Mais cela, la liste rochefortaise en fait litière. « On parle d’abord de société, mais les problèmes généraux sous-tendent le reste. Pendant cette campagne à Rochefort, la plupart des candidats discutent de la rénovation des hôpitaux. Nous, nous parlons du manque de logements ou de l’hôpital, par exemple. »

Concrètement, la liste propose localement : « la cantine gratuite pour les enfants de grévistes ; un moratoire sur les loyers des grévistes et le report de leurs échéances d’emprunt ; des bus à disposition pour inciter les gens à se mobiliser ; la participation des citoyens aux décisions par un référendum sur le budget ; mettre fin aux expulsions ; ça, ce serait la politique d’une municipalité qui se place dans le camp des travailleurs ! »

 

Pourquoi partent-ils ?

Wassila. 19 ans étudiante. « Je montre qu’à mon âge, on peut s’investir pour changer les choses. Car les richesses sont mal réparties et je soutiens les travailleurs. »

Vincent. 23 ans, étudiant et surveillant. « Je partage les soucis des travailleurs et je connais la précarité étudiante avec des études pas gratuites. J’ai toujours été révolté par notre monde, qui encense ceux qui ont du fric. Alors que sans peuple, pas d’usine, pas d’argent. À LO, car on ne vend pas du rêve aux gens. »

Laurence. 38 ans, assistante de vie scolaire. « Pour vivre, mon salaire de 740 € ne suffit plus, on est exploité alors qu’on crée tout sur terre. Partout, c’est l’injustice : à l’école, les enfants n’ont pas les mêmes chances ; à la campagne, vivent les oubliés. Avec LO, on peut faire autrement. »

Marie-France. Retraitée. « Je n’ai pas assez d’argent pour refaire mes dents, ni pour changer mes lunettes ou me chauffer. Je suis révoltée, ce monde est insupportable. »

Droits de reproduction et de diffusion réservés © Journal Sud-Ouest du vendredi 24 janvier

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