Seule contre tous. Nathalie Arthaud, candidate à la présidentielle pour Lutte ouvrière, poursuit sa campagne contre vents et marées. «On va faire entendre un courant qui prendra le contre-pied de cette campagne démagogique contre l'immigration, les musulmans où les candidats font diversion sur des problèmes de sécurité certes réels, mais qu'il faut remettre à leur place. Nous sommes fiers de ne pas hurler avec les loups à cette surenchère réactionnaire.»
Pour Nathalie Arthaud, pas question de présenter une candidature de rassemblement à l'extrême gauche, y compris avec Philippe Poutou (NPA). «Nous partageons beaucoup de choses avec Philippe Poutou, notamment la dénonciation de la situation. Mais nous sommes les seuls à dénoncer la lutte des classes et donc à faire entendre le camp des travailleurs.» Même si cette vision binaire peut paraître à certains dépassée, la candidate de LO n'en démord pas : «Quand on est salarié, on est exploité, confronté à une offensive patronale qui consiste à des suppressions d'emplois, des cadences et de la charge de travail, qui se décline en flexibilité, en blocage de salaire».
Du Arlette Laguillier dans le texte, en plus jeune. Quand on creuse un peu plus, elle consent tout de même que «le petit patron, qui lui-même subit le diktat du donneur d'ordre, répercute la charge de travail sur son salarié». Elle appelle les travailleurs «désorientés, écœurés par cette succession de gouvernements qui ont fait peser le poids de la crise sur eux, à ne pas tomber dans le piège du FN. Voter pour le FN, pour une milliardaire dévouée à l'ordre capitaliste bourgeois, c'est voter contre soi-même». Nathalie Arthaud se refuse à un scénario droite-extrême droite au second tour. «Le plus important, c'est que les travailleurs se constituent comme force politique au premier tour .»