Lutte ouvrière : fête et combat avec Nathalie Arthaud

Le Hall 8 du parc des expositions de Toulouse a réuni près de 500 personnes ce week-end pour la fête annuelle de Lutte Ouvrière. Repas exotique, méchoui, débats mais aussi conférences ont animé ces deux journées. Fabrication de badges avec l'invitation «certains ont des rollex, d'autres ont des badges», librairie pour des lectures variées mais engagées, maquillage et jeux pour les enfants autour des thèmes «Fabrik ton utopie» ou «Expoz tes idées», exposition de crânes ou conférence sur le clitoris ont animé le hall avant l'allocution de Nathalie Arthaud. Pendant trente minutes, la porte-parole nationale du mouvement a encouragé les travailleurs «à se faire entendre et à amplifier leur protestation ». «Nous allons vers une période d'instabilité économique et sociale, nous ne devons pas rester passifs, le monde du travail doit mettre en avant ses intérêts de classe contre la classe capitaliste », a lancé la candidate de Lutte Ouvrière distribuant les coups aussi bien pour le Président Macron que pour Jean-Luc Mélenchon ou les dirigeants syndicaux avant de conclure pour la création d'une société communiste et d'entonner l'Internationale.

Applaudie par le parterre de militants, Nathalie Arthaud a témoigné de l'impatience qu'elle ressentait chez les travailleurs qu'elle rencontre. «Le combat continue, il a largement démarré, beaucoup de travailleurs l'ont compris. Ils me font part d'une envie d'en découdre, d'une impatience à ce que le mouvement s'amplifie. Les manifestations de la fonction publique, des routiers, des retraités, sont légitimes, nous serons là le 10 octobre. Nous ne ferons pas reculer Macron ni avec des mobilisations corporatistes, ni entreprise par entreprise, mais à l'échelle de la société. Nous fêtons cette année les 100 ans de la Révolution russe, c'est l'occasion de rappeler que les périodes révolutionnaires, les luttes ouvrières ont permis aux exploités de changer leur sort et aux sociétés d'avancer », conclut Mme Arthaud.

Pour Malena Adrada, porte-parole régionale de Lutte Ouvrière, la fête annuelle marque un moment important. «Lutte Ouvrière suscite toujours de la curiosité. Il est faux de dire que les gens ne s'intéressent plus à la politique, ils s'abstiennent c'est tout. C'est quand même incroyable, au XXIe siècle, d'être capable de construire des satellites, des cœurs artificiels mais pas de régler le problème du chômage ou du mal logement », souligne Mme Adrada.

Emmanuelle Rey