Article de presse
La Dépêche du Midi - Haute-Garonne
Nathalie Arthaud : «Nous sommes dans une guerre sociale qui ne dit pas son nom»
Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte Ouvrière à l'élection présidentielle, est à Toulouse, ce soir, pour tenir meeting à la salle du Sénéchal, à 20 h 30. Interview.
Sur vos affiches vous vous présentez comme candidate communiste, c'est nouveau ?
En 2012 déjà, je me présentais comme candidate communiste, c'est une conviction profonde, mais en l'occurrence, c'est vrai que cette fois, je suis la seule à porter la parole du communisme et à considérer que la caste capitaliste est minoritaire, parasitaire et irresponsable. La perspective des travailleurs doit être de l'exproprier pour reprendre collectivement le pouvoir. Dans cette campagne, je veux mettre en avant la nécessaire mobilisation contre les attaques du patronat, l'exploitation, les salaires bloqués. Il faut faire entendre le camp des travailleurs. On est bien dans une guerre sociale qui ne dit pas son nom, où la bourgeoisie impose le chômage de masse pour prospérer.
Pourquoi se présenter à une élection présidentielle qui est loin de vos convictions ?
Tout le monde doit pouvoir s'exprimer, dire ce qu'il pense. Et il faut profiter de cette élection pour s'exprimer collectivement. J'appelle les travailleurs à ne pas se faire abuser par tous les hypnotiseurs des différents partis qui ne sont que les pantins des ficelles tirées par ceux qui ont les capitaux. Aujourd'hui, c'est important de montrer qu'on n'est pas seuls. Il y a les grèves, les manifs, mais il faut aussi se constituer en corps politique. Tous les combats commencent dans les têtes.
On vit une campagne singulière, qu'en pensez-vous ?
On voit les candidats tels qu'ils sont, le reflet du monde bourgeois. Toutes les affaires font d'autant plus ressortir le contraste entre cette bourgeoisie et les classes populaires qui, elles, doivent faire face aux difficultés du quotidien.
Vous pensez que la gauche à un avenir ?
Je ne vais pas pleurer sur cette gauche qui était au pouvoir et qui a renié tout ce qu'elle avait promis. Ils avaient les moyens de faire des choses et ils n'en ont rien fait. Maintenant, ils sont discrédités, rejetés par leur propre camp, leurs propres militants. Et ils le méritent…
Recueilli par Gilles-R. Souillés
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