Nathalie Arthaud seule contre tous10/10/20162016Presse/medias/articlepresse/images/2016/10/Capture_montpellier.JPG.420x236_q85_box-0%2C114%2C653%2C481_crop_detail.jpg

Article de presse

La Marseillaise (OCCITANIE)

Nathalie Arthaud seule contre tous

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Nathalie Arthaud et le porte-parole héraultaisde LO, Maurice Chaynes. RC

Politique

La porte-parole de Lutte ouvrière se présente pour la 2e fois à la présidentielle pour porter la voix des travailleurs « déboussolés ».

Venue hier saluer les militants, elle dénonce l'oppression du patronat et la complicité de la quasi totalité des partis politiques.

Montpellier

Hollande, Juppé, Le Pen, Macron, Sarkozy, Montebourg... Elle les met tous dans le même sac de la trahison du prolétariat dont elle dit être la seule à vouloir vraiment défendre les intérêts. « Ils nous jouent tous la comédie du changement et de la nouveauté mais aspirent tous à gouverner pour le compte du patronat et des grands groupes », tacle d'emblée Nathalie Arthaud, la porte-parole de Lutte ouvrière.

De passage hier à Montpellier et à Sète pour saluer les militants de LO, l'agrégée d'économie qui se présente pour la deuxième fois à l'élection présidentielle, dégaine à vue contre le PS et les Républicains. Des partis qu'elle accuse, dès qu'ils sont aux manettes, de mener la même politique capitaliste à la solde des actionnaires et au détriment des travailleurs.

Celle qui se définit comme une candidate communiste révolutionnaire, n'exonère pas le PCF dont elle regrette la politique « suiviste » de ses « politiciens » qui serait destinée à « sauver des postes d'élus ». Si les ouvriers « déboussolés » sont prêts à se jeter dans les bras d'un « nouveau charlatan » - l'extrême droite de Marine Le Pen -, c'est justement, assure-t-elle, en raison du «rejet de ceux qui étaient censés les représenter ». Elle donne en revanche moins d'explications sur la perte d'influence de Lutte ouvrière. La notoriété d'Arlette Laguiller (six fois candidate) ne peut à elle seule expliquer l'effondrement du parti d'extrême gauche entre 2002 (5,72%) et 2012 (0,56% avec Nathalie Arthaud).

A l'exception notable du NPA de Philippe Poutou avec qui elle « partage beaucoup de valeurs », la candidate de LO, organisation que certains, y compris à gauche, jugent sectaire, ne porte pas grand monde en estime. Certainement pas « l'ancien ministre socialiste » Jean-Luc Mélenchon. « Il parle des intérêts de la patrie comme s'il n'y avait pas de lutte de classes ». Elle diverge aussi avec le leader du PG sur la question européenne. « On n'a pas à renégocier les traités européens. L'argent est là, il faut le prendre où il est. » Autrement dit dans les poches des actionnaires. En disant cela, elle vise un argument du FN qui veut faire porter le chapeau à l'Union européenne. « L'exploitation des travailleurs n'a pas débuté avec l'UE. L'Afrique et la Chine ne crèvent pas de Bruxelles mais du patronat. » Face à ce « cirque électoral », Nathalie Arthaud souhaite incarner un « vote de conscience et de dignité ouvrière ». Si on lui donnait son mot à dire, elle proposerait un salaire minimum (1 700 euros net), l'interdiction des licenciements et la répartition du travail pour tous. « Les travailleurs doivent s'unir. Les frontières ne les ont jamais protégés. Ils ont même parfois dû les franchir pour sauver leur peau. »

Rémy Cougnenc

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