«Un chômeur, c'est un travailleur qui n'a même plus le droit de se faire exploiter»06/10/20162016Presse/medias/articlepresse/images/2016/10/201609262171-full.jpg.420x236_q85_box-14%2C0%2C636%2C350_crop_detail.jpg

Article de presse

La Dépêche du Midi - Présidentielle 2017 - Politique

«Un chômeur, c'est un travailleur qui n'a même plus le droit de se faire exploiter»

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Nathalie Arthaud, hier, au moment de l'Internationale : «Nous sommes du camp des travailleurs»./Photo DDM V. Chapuis.

Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte Ouvrière à l'élection présidentielle, était hier à la fête régionale de Lutte ouvrière au parc des expositions de Toulouse.

Vous vous engagez dans la campagne sans réel espoir d'être élu, qu'est-ce qui vous motive ?

Dans une élection on peut s'exprimer et il est essentiel de dire ce que l'on pense. Le combat démarre par la parole. Nous devons dire que nous nous opposons au chômage à la précarité et au recul de la classe ouvrière. Nous ferons une bonne campagne si nous permettons au plus grand nombre d'ouvriers de salariés et de chômeurs de faire entendre qu'ils existent et qu'ils ont des droits.

Vous, vous référez aux travailleurs et à la classe ouvrière qui sont-ils ?

Ce sont tous ceux qui doivent travailler et se faire exploiter pour vivre. Cela comprend évidemment les ouvriers, les employés, les techniciens ou les ingénieurs mais bien sûre également tous ceux qui sont condamnés au chômage. Car un chômeur c'est un salarié qui n'a même plus le droit de se faire exploiter.

La condition des travailleurs se dégrade ?

C'est évident. Le Smic est devenu le salaire maximum dans beaucoup d'entreprises. La précarité devient la norme, et tous les parents ont conscience que leurs enfants et leurs petits enfants vivront moins bien qu'eux aujourd'hui.

Qu'est-ce qui vous différencie des autres candidats de gauche et d'extrême gauche ?

Il suffit d'écouter les autres candidats pour comprendre qu'ils adoptent tous le point de vue du patronat. Ils parlent tous, de compétitivité de flexibiliser le marché du travail. Les Hollande, Valls, Macron aspirent tous à gouverner pour le compte de cet ordre social gouverné par le grand capital. Quant à Mélenchon il va se présenter contre les traités européens et pour la souveraineté de la France et la VIe République. Et Poutou va dénoncer les injustices. Nous, nous ne nous revendiquons pas de gauche, nous sommes du camp des travailleurs.

Pensez-vous que la lutte contre la loi travail puisse vous rendre plus audible ?

Dans cette lutte il y a eu un réveil de la classe ouvrière et des jeunes qui ont pris la parole pour dire que l'exploitation a laquelle on les destine ils n'en veulent pas. Nous espérons que cette prise de conscience ne sera pas freinée par le spectacle électoral démagogique qui se prépare.

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