« Les ”grands” candidats ne s’en prendront pas aux grandes fortunes »07/04/20172017Presse/medias/articlepresse/images/2017/04/Capture.JPG.420x236_q85_box-0%2C96%2C614%2C441_crop_detail.jpg

Article de presse

La Marseillaise

« Les ”grands” candidats ne s’en prendront pas aux grandes fortunes »

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« Le mouvement social en Guyane est une preuve vivante que la population, les travailleurs, sont une force sociale qui peut, par en bas, tordre le bras à l’État. » (Photo DR)

 ENTRETIEN

Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière tiendra meeting à 16h demain à Marseille au Château des fleurs (8e). À quinze jours du premier tour de l’élection présidentielle, la militante trotskyste répond à « la Marseillaise ».

 

Pour sa deuxième candidature à l’élection présidentielle, celle qui a succédé à Arlette Laguiller à la responsabilité de porte-parole de Lutte ouvrière, fait étape dans la cité phocéenne.

Que retenez-vous du débat à 11 candidats ?

C’était l’occasion pour moi de m’adresser à égalité avec les autres candidats à un large public. C’était un moment important car dans les faits nous ne sommes jamais à égalité. Nous n’avons jamais accès aux grandes émissions politiques. Ce matin [hier, Ndlr) c’était encore le cas avec François Fillon dans la matinale de France inter. Il n’y aura plus de telles émissions une fois que nous serons entrés dans la période d’égalité du temps de parole.

Vous voulez « rassembler le camp des travailleurs », qu’avez-vous à dire à ceux d’entre eux qui sont tentés par le Front national ?

Ils se trompent. Certes la gauche gouvernementale les a déçus, déboussolés mais il ne faut pas pour autant se jeter dans les bras de Marine Le Pen. Elle appartient au monde bourgeois et défend l’ordre capitaliste. Jamais elle n’a dénoncé la dictature patronale et l’exploitation. Quand elle parle des immigrés de qui s’agit-il au juste ? Des ouvriers du bâtiment, des petites mains de la restauration, des ouvriers agricoles. Bref, de travailleurs qui ont construit la France et qui continuent à la faire tourner. Le fardeau sur nos épaules n’est pas celui des immigrés, c’est celui de la grande bourgeoisie. Cette minorité qui impose sa loi.

 

Vous pointez du doigt les grandes fortunes, comment comptez-vous les mettre au service de l’intérêt général ?

Il va falloir que les travailleurs se battent considérablement. Sans cela, il ne se passera rien. Les « grands » candidats qui prétendent à l’Élysée ne veulent pas s’en prendre aux grandes fortunes. C’est ça la réalité. J’inclus Jean-Luc Mélenchon.

 

Il semble bénéficier d’une dynamique dans les enquêtes d’opinion. Qu’est-ce qui vous sépare ?

Est-ce que Jean-Luc Mélenchon parle de la dictature qui s’exerce sur la vie des travailleurs ? Est-ce qu’il parle de ce bras de fer qu’il y a à mener ? J’ai regardé son programme. Il veut par exemple augmenter un peu le Smic mais au-delà du fait que la hausse qu’il propose est insuffisante, il explique que les patrons n’auront rien à payer car l’augmentation sera compensée par des baisses d’impôts sur les bénéfices. Il veut faire croire qu’on peut ménager la chèvre et le choux, qu’il y aurait finalement une politique intermédiaire, une possibilité de concilier les intérêts des travailleurs avec ceux qui sont responsables des fermetures d’usines, des centaines de licenciements, de l’augmentation des cadences, du temps de travail... Moi je pense que les travailleurs doivent répondre à ces attaques, utiliser tous les moyens qui leurs sont offerts pour se faire respecter, qu’ils doivent voter pour leur camp. Je lève le drapeau de cette candidature ouvrière.

 

Quelle est votre analyse du mouvement social en Guyane ?

Il est une preuve vivante que la population, les travailleurs, sont une force sociale qui peut par en bas tordre le bras à l’État et j’espère que les plus pauvres porteront leur revendications jusqu’au bout. Je parle des objectifs des exploités en matière d’emploi, de hausse des salaires, de droit à l’éducation et à être soignés car beaucoup de petits patrons sont mobilisés et escomptent, pour leur part, de nouveaux marchés.

 

Quel message délivrerez-vous demain aux Marseillais ?

Marseille est une ville très populaire où vivent un grand nombre d’ouvriers, d’employés, de chômeurs. Je les appelle à ne pas se faire piéger par les candidats du camp de la bourgeoisie. Je les appelle à se rassembler pour défendre leurs intérêts en cherchant à être les plus nombreux possible comme dans une manifestation.

Propos recueillis par Léo Purguette

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