LUTTE OUVRIÈRE ”On croit toujours à la révolution”20/10/20152015Presse/medias/articlepresse/images/2015/10/photo_Isabelle_Bonnet_16_oct_2015_1.JPG.420x236_q85_box-0%2C16%2C385%2C233_crop_detail.jpg

Article de presse

La Provence

LUTTE OUVRIÈRE ”On croit toujours à la révolution”

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Isabelle Bonnet distribuait des tracts avec Lutte Ouvrière, mercredi, à Marseille. /PHOTO CYRIL SOLLIER

 

 

Le discours ne change pas. Pas plus que les traits sur le visage, sans fard. Enseignante dans un lycée professionnel, à Marseille, Isabelle Bonnet brandit sans crier l’étendard révolutionnaire trotskyste de Lutte Ouvrière. Elle en est la tête de liste aux régionales dans la région Paca.

Lutte Ouvrière n’était pas aux Départementales. Pourquoi le choix des Régionales?

On n’était pas aux Départementales pour une question d’argent. Les militants sont là, des salariés, des chômeurs, des mères de famille, mais nous sommes moins visibles qu’à l’époque d’Arlette Laguiller, où on arrivait à se faire rembourser en atteignant 5%. Là, on est entre 1 et 2%. On est vivant, on est là pour s’exprimer, pas pour raconter une histoire. Les Régionales forment un enjeu national.

Les autres ne racontent que des histoires ?

Le Pen et l’extrême droite utilisent les mêmes mots que les autres. Elle parle de lynchage. Sait-elle ce que c’est? Tous ces partis nous roulent dans la farine. Lemonde ouvrier est déboussolé, écoeuré, vote pour des partis qu’il exècre. Il a pourtant une histoire riche. On fait des salariés des coupables pour deux chemises déchirées. La police est-elle allée chercher Servier et son Médiator ou ceux qui tuent en faisant des profits avec des licenciements ou l’amiante au petit matin ?Tous nous parlent dialogue social... Il vaut mieux aller prendre l’argent là où il est.

Où se trouve-t-il ?

Chez les actionnaires. Un brasseur vient de racheter un concurrent 100 millions. Nous, on veut protéger les salariés, interdire les licenciements, exproprier et lever les secrets bancaires et commerciaux.

L’esprit révolutionnaire est-il toujours en vous ?

On croit toujours en la révolution. Mobiliser le monde du travail, faire de la propriété privée celle du peuple, c’est déjà arrivé. Cela nécessite une prise de conscience et des affrontements. Cela reste notre idéal. Des armes, il y en a partout.

Que vous inspire la tentative Syriza et Tsipras en Grèce ?

On ne raisonne pas en termes électoraux. Mais je dis chapeau aux Grecs. Tsipras voulait arrêter les privatisations, augmenter les retraites et taxer les riches. Mais il n’a jamais parlé de révolution. Il n’est pas allé assez loin. L’Europe lui a fait manger son chapeau. Il est resté d’une certaine manière au service de l’ordre bourgeois et du capitalisme.

Propos recueillis par F.T.

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