N. Arthaud : « Aucun chômeur ne rêve de vivre assisté… »13/02/20172017Presse/medias/articlepresse/images/2017/02/Capture_N_A_ahwth.JPG.420x236_q85_box-0%2C71%2C145%2C152_crop_detail.jpg

Article de presse

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N. Arthaud : « Aucun chômeur ne rêve de vivre assisté… »

Illustration - N. Arthaud : « Aucun chômeur ne rêve de vivre assisté… »

En meeting à Nice, la candidate de Lutte ouvrière à la présidentielle a défendu l’emploi pour tous.

N’allez surtout pas parler à Nathalie Arthaud d’union de la gauche. La candidate de Lutte ouvrière à la présidentielle fait cavalier seul et l’assume, mettant tous ses adversaires dans le même sac : "Quel que soit le prochain président de la République, il sera dévoué au monde capitaliste. On assiste à une comédie électorale, mais les Hamon, Fillon ou Macron feront tous la politique du patronat".

Celle qui avait obtenu 0.56 % des voix en 2012 campe sur une logique de lutte des classes. Elle se pose en égérie des travailleurs, contre une grande bourgeoisie accusée, en substance, de s’en mettre plein les poches.

En réunion publique samedi à Nice devant une quarantaine de personnes, la prof d’économie drômoise a planté les trois piliers majeurs de son projet : interdiction des licenciements (et des suppressions d’emplois déguisées) « qui continuent y compris dans les grands groupes riches à milliards », création d’emplois dans les services publics et augmentation des salaires et des pensions.

Travail et dignité 

"Mon programme consiste à éradiquer le chômage, pas seulement à jeter une aumône de 750 euros à ceux qui sont en dehors de la production, parce que je crois qu’aucun chômeur ne rêve de vivre assisté. Un travail, un salaire, c’est aussi la dignité" jette-t-elle en préambule, histoire de bien se démarque de Benoît Hamon. "La seule mesure qui tienne, c’est un travail et un salaire pour tous".

Comment compte-t-elle financer cela ? "En allant prendre l’argent sur les profits, sur les dividendes des actionnaires et sur les fortunes de la grande bourgeoisie, de plus en plus importantes. Cinq cents personnes possèdent une fortune de cinq cents milliards. Il y a énormément de richesses dans ce pays, qui sont fabriquées par les travailleurs. Notre combat, c’est de revendiquer que ces richesses servent à tous et soient transformées en salaires corrects". Correct signifiant, pour elle, un minimum de 1800 euros net par mois, "en deçà duquel il est difficile de joindre les deux bouts".

Le progrès social ne peut à ses yeux, que s’inscrire dans un inéluctable rapports de forces. "Quand les travailleurs se sont battus collectivement, en 1936 ou 1968, ils ont obtenu des augmentations de salaires conséquentes. Les salariés n’ont jamais rien obtenu sans se battre. En réalité, l’argent est là, dans tous les grands groupes capitalistes".

"Je suis plus sûre d’être candidate que Fillon"

Elle décline sa méthode : "Je m’appuierai sur les travailleurs. Je les appellerai, dans chaque entreprise, à répertorier les emplois pouvant être créés, les secteurs où les cadences sont devenues infernales, à estimer eux-mêmes le temps de travail à effecteur, peut-être 32 heures, peut-être moins. Il faut répartir le travail jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de chômeurs. Il est révoltant de voir que les salaires des p.d.g. augmentent, plus de 20 % en 2016, alors que les salaires sont gelés".

La candidate souhaite aussi que "les salariés puissent savoir tout ce qui se passe dans leur entreprise et en contrôler les comptes. Dans beaucoup de grands groupes, il y a des agissements contraires aux salariés ou à l’environnement. Il faut qu’ils soient connus pour être mis en cause. Le chantage à la compétitivité ne sert qu’à augmenter les profits d’une minorité".

Quant à l’obtention de ses cinq cents parrainages, Nathalie Arthaud ne semble pas inquiète : "A l’heure actuelle, je suis plus sûre d’être candidate que Fillon", lance-t-elle, glissant une dernier tacle au passage : "L’affaire Fillon est révélatrice de ce monde de la bourgeoisie qui estime que tout lui est dû qu’il peut toucher des mille et des cents, tout en faisant la morale aux travailleurs qui seraient trop payés et ne bosseraient pas assez".

THIERRY PRUDHON

tprudhon@nicematin.fr

Lutte ouvrière présentera des candidats dans toutes les circonscriptions de l’Hexagone aux législatives. Dans les Alpes-Maritimes, on sait déjà) qu’Agnès Benkemoun, Alain Bouilleaux et Danièle Bartoli seront candidats dans les 1e, 2e et 6e circonscriptions.

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