Livreurs à vélo : Le confinement, c'est double peine30/03/20202020Brèves/medias/breve/images/2020/03/livreurs-1.jpg.420x236_q85_box-0%2C106%2C1272%2C821_crop_detail.jpg

Brève

Livreurs à vélo

Le confinement, c'est double peine

Illustration - Le confinement, c'est double peine

À Nantes, pendant le confinement, les livraisons de repas à domicile des plateformes du type Deliveroo ou UberEats se poursuivent.

Pour les livreurs, cela veut dire prendre le risque d'être contaminés par le covid-19 ou, de cages d'escalier en pas de portes, d'être un maillon dans la chaîne de propagation de l'épidémie. Quant à l’hypocrite «livraison sans contact» instituée à la demande du gouvernement, elle n'a d'autre objectif que de couvrir les plateformes. Comment imaginer en effet que les précautions sanitaires élémentaires pour se prémunir du virus pourraient être respectées, alors que les livreurs n’ont nul endroit où se laver régulièrement les mains et que les masques chirurgicaux et gels hydroalcooliques sont presque introuvables ?

Il faut ajouter à cela une baisse importante de l’activité et la mise en place par Deliveroo, pour se couvrir de l’accusation de travail dissimulé, du « free shift » : désormais, lorsqu’ils se connectent à cette plateforme, les livreurs n’ont plus la moindre garantie de pouvoir travailler. Ainsi, en plus des risques de contamination, la précarité et la flexibilité sont maximisées pour les livreurs, alors que leurs revenus, déjà en chute libre depuis des années, ont encore brutalement diminués.

L’intérêt des plateformes est de poursuivre coûte que coûte les livraisons, sans hésiter, malgré l’épidémie, à attiser toujours plus la concurrence entre les travailleurs. L’intérêt des livreurs est de suspendre les livraisons pour protéger leur santé, tout en ayant la garantie du maintien de leurs revenus. Les banques, fonds d’investissements et autres géants de la distribution tels Amazon, actionnaires des Deliveroo et autre UberEats, peuvent et doivent payer.

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