Cholet, Maine-et-Loire : Un couvre-feu bien démagogique24/03/20202020Brèves/medias/breve/images/2020/03/Cholet.jpg.420x236_q85_box-0%2C54%2C1411%2C847_crop_detail.jpg

Brève

Cholet, Maine-et-Loire

Un couvre-feu bien démagogique

Illustration - Un couvre-feu bien démagogique

Comme d’autres maires de droite et d’extrême-droite en France, le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, a décidé l’instauration d’un couvre-feu dans sa commune. Se donnant des grands airs de Père-la-morale, comme ses homologues de LR ou du RN, il a notamment déclaré : « Nous constatons tous que l’application et le respect du confinement général ne sont pas assez rigoureux. […] Je veux que certains Choletais prennent conscience qu’il est absolument indispensable de se protéger et de protéger les autres d’un virus mortel. »  Au fond, il ne fait là que reprendre à son compte la posture martiale de Macron (« Nous sommes en guerre ») et ses réflexions hautaines et moralisatrices envers le monde ouvrier.

A l’hôpital de Cholet, il ne fait certes aucun doute que les travailleurs de la santé sont en guerre, mais sans les armes nécessaires pour faire face à la crise. Blouses, masques, équipements, tests : on manque de tout. Mais ce que le maire de Cholet se garde bien de rappeler, c’est que la guerre contre les services publics, dont celui de la santé, a commencé il y a déjà longtemps, bien avant l’épidémie actuelle. Pour Sarkozy, Hollande puis Macron, qui à tout de rôle se sont fait les perroquets du grand patronat, les hôpitaux devaient être « rentables »... et donc leurs moyens diminués pour faire des économies. On voit aujourd’hui le résultat.

Bien sûr, dans la situation critique engendrée par le délabrement du service public de la santé, on ne peut pas donner tort au gouvernement quand il tente de limiter les dégâts en confinant assez fortement la population. Mais la surenchère de maires comme Bourdouleix qui veulent donner l’impression qu’ils font mieux que l’État a quelque chose d’écoeurant. Son couvre-feu aura un effet sanitaire limité. Mais le calcul du maire est que l’effet politique, lui, sera bien payant. Envoyer ce signal à ses électeurs les plus réactionnaires, cela ne coûte pas cher. Et le but est bien sûr de faire d’une pierre deux coups : complaire à sa clientèle réactionnaire d’une part, attirer les voix des électeurs tout simplement inquiets voire angoissés d’autre part. Surfer ainsi sur les peurs légitimes de la population, voilà bien une spécialité de ce type de politicien.

 

Partager