Municipales à Nantes. Lutte ouvrière, la liste « camp contre camp »04/03/20202020Presse/medias/articlepresse/images/2020/03/2020-03-04.png.420x236_q85_box-0%2C30%2C941%2C560_crop_detail.jpg

Article de presse

Ouest-France Nantes

Municipales à Nantes. Lutte ouvrière, la liste « camp contre camp »

Illustration - Municipales à Nantes. Lutte ouvrière, la liste « camp contre camp »

Nicolas Bazille, cheminot, est le candidat du « parti des travailleurs », à Nantes. Il succède à Hélène de France, qui a mené la bataille des municipales nantaises sous cette bannière depuis 2001.

Facteurs et cheminots. « Nous ne sommes ni des notables ni des professionnels de la politique. » C’est en ces termes que Nicolas Bazille, la tête de liste Lutte ouvrière (Faire entendre le camp des travailleurs), à Nantes, dépeint son écosystème électoral. Son équipe affiche une moyenne d’âge de 48 ans, environ. Et la plupart des colistiers sont encartés à LO. Personne n’est adhérent à un autre parti politique.

Si la liste ne compte ni notables ni élus appointé, on y repère en revanche douze postiers et facteurs. Et pas mal d’enseignants ou d’employé de la SNCF. Nicolas Bazille, lui-même, est cheminot.

Pas vraiment un hasard, analyse-t-il : « Le monde du travail est très violent. Dans les entreprises privées, c’est compliqué de s’afficher comme étant du camp des travailleurs. Il y a la menace du licenciement, on vous met la pression pour que vous ne releviez pas la tête. »

S’attaquer aux racines ? La violence ? Pour lui, elle est clairement « du côté des patrons ». Quant à l’insécurité qui fait tant causer dans la campagne, il faudrait pour bien faire lui accoler un qualificatif, estime-t-il : « C’est de l’insécurité sociale, celle que l’on vit au quotidien. On est en train de faire croire qu’on résoudra les problèmes en multipliant les policiers municipaux. En réalité, il faut s’attaquer aux racines. » Le chômage, la pauvreté. Des fléaux, considère-t-il, « qui sont de la responsabilité des entreprises qui licencient et du gouvernement, qui les encourage ».

Qui sont-ils, les travailleurs ? Problème : comment le maire de Nantes pourrait-il peser sur ces difficultés ? Pour Nicolas Bazille et ses colistiers, il existe bel et bien des leviers municipaux. Ceux de la lutte, camp contre camp. Avec, à gauche, celui des travailleurs, soutenu par Lutte ouvrière.

Mais comment les définit-il, ces travailleurs, puisque le vocable englobe aussi, par exemple, les chômeurs et les retraités ? « Ce sont ceux qui n’exploitent personne. »

Encourager la mobilisation. À main droite, Lutte ouvrière identifie le camp adverse de « ceux qui vivent de l’exploitation d’autrui, comme le grand patronat ». Partant de là, pas le choix, considère le militant. Il faut intensifier la lutte. Inverser peu à peu le rapport de force. « La mobilisation, c’est le préalable à tout, martèle Nicolas Bazille. Par exemple, les citoyens peuvent forcer les grands groupes industriels locaux à être plus écologiques. Mais pour ça, il faut que des soulèvements massifs s’organisent. »

Si Lutte ouvrière était aux manettes de Nantes, les grévistes seraient entendus, soutenus, « matériellement, moralement. Nous avons des candidats dans toute la ville, nous pouvons être présents aux côtés des habitants ». Pour LO, les choses sont claires : « On ne peut pas faire croire que les élus vont tout résoudre à la place des gens. Il faut que chacun soit prêt à se bagarrer, au quotidien et en collectif. »

Faire émerger des assemblées. Lutte ouvrière à l’hôtel de ville ne serait pas "« le serviteur »" des puissants, « comme les promoteurs immobiliers ». Pour Nicolas Bazille et ses colistiers, pas de doute : ceux qui connaissent le mieux les besoins des Nantais et les solutions concrètes, ce sont les travailleurs.

Ainsi, sur la question des déchets, par exemple, il faut questionner les éboueurs. Ou les agents de la petite enfance pour développer les crèches.

Fort de son expérience, Lutte ouvrière appuierait la constitution d’assemblée d’habitants et de travailleurs, pour avancer sur ces sujets. Le temps du programme municipal, celui « où on entre dans le détail », n’est donc pas venu…

(Agnès Clermont)

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