Aide sociale à l’enfance (Paris) : Scandale et catastrophe programmés18/12/20252025Brèves/static/common/img/contenu-min.jpg

Brève

Aide sociale à l’enfance (Paris)

Scandale et catastrophe programmés


Une vidéo montrant un enfant de huit ans tondu par une éducatrice à Paris ont remis dans l’actualité la situation catastrophique de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Une émission de télévision dénonçant la prostitution des mineures, la succession, de récits d’enfants maltraités, de protestations d’éducateurs sans moyens ou de juges sans solution et même de jeunes morts d’avoir été confiés à l’ASE a débouché sur une enquête parlementaire. Son rapport, rendu le 1er avril 2025, est accablant. Parmi les 400 000 enfants placés à l’ASE, on trouve les trois quarts des 20 000 jeunes qui se prostituent, et la moitié des enfants suivis en hôpital psychiatrique. Une bonne partie d’entre eux deviennent des jeunes adultes sans domicile fixe.

Les parlementaires ont également relevé que le passage par l’ASE entraîne une perte de 20 ans d’espérance de vie et les moyens alloués sont tellement réduits que des juges pour enfants se trouvent souvent sans solution de placement, contraints de renvoyer l’enfant en danger au foyer même où il est menacé. Les éducateurs sont débordés, des jeunes gens laissés à eux-mêmes dans des foyers voire dans des chambres d’hôtel. 

Le rapport n’a eu pour conséquences que de nouveaux discours, un projet de loi pour refonder la protection de l’enfance. Il devrait être présenté au printemps 2026... mais il est spécifié que cette loi n’ouvre pas d’enveloppe budgétaire spécifique, ce qui réduit à rien les promesses ministérielles.

Le 11 décembre, les députés ont voté à l’unanimité un texte garantissant un avocat à chaque enfant soumis à l’assistance éducative. C’est se décharger à peu de frais de leurs responsabilités et soulager aisément leur conscience : l’ASE n’a même pas de quoi fournir un sandwich à chaque enfant placé sous sa garde, alors un avocat…

Depuis juillet 2024, douze enfants placés sont morts, des milliers se sont prostitués, la plupart ont été maltraités et tous ont peur du lendemain. Dans le même laps de temps, les crédits militaires ont été augmentés, les aides aux grandes entreprises poursuivies, les profits des milliardaires confortés.

Partager