La boulangerie de l’Europe (Neuhauser) condamnée pour un accident du travail

En 2013, dans cette boulangerie industrielle d’une centaine de salariés, une intérimaire travaillant au conditionnement a été gravement blessée. Il lui avait été demandé en fin de journée de nettoyer la tramie, un tapis roulant sur lequel les pâtes à pain sont déposées. Ce dernier s’est déclenché lorsqu’elle est montée dessus car la sécurité n’était pas enclenchée, ce qu’elle ne pouvait savoir car ce n’était pas son poste de travail. L’enquête a révélé par ailleurs qu’un dispositif de sécurité avait été « shunté » c’est-à-dire désactivé. L’ouvrière a eu les deux jambes brisées et elle aurait pu perdre la vie si le seau qu’elle avait avec elle n’avait pas bloqué la machine. Elle a mis deux ans à récupérer et n’a jamais souhaité revenir dans l’entreprise, ce qui se comprend.

La boulangerie de l’Europe avait proposé une indemnisation à hauteur de 10 000 €… la justice a condamné l’entreprise à verser 10 fois plus. Quant au directeur de l’époque, il écope de 6 mois de prison avec sursis. Leur complète responsabilité est ainsi affirmée. Les accidents du travail ne sont jamais une fatalité mais le résultat de la volonté de faire toujours plus de profits au mépris de la santé des travailleurs.