Brève
Usine Johnson Controls de Neuenburg
Ne pas rentrer dans le piège de la concurrence entre sites de production

L'usine de sièges automobiles Johnson Controls, qui emploie 320 travailleurs, dont de nombreux frontaliers, à Neuenburg, en Allemagne, va fermer le 31 décembre prochain.
En 2008, Johnson Controls avait raflé à Faurecia des contrats de sous-traitance pour les usines PSA de Mulhouse et de Sochaux, et avait construit cette usine pour y produire les commandes correspondantes. A l'époque, les commentateurs patronaux n'avaient pas manqué d'analyser le choix de PSA, entre autres, comme la conséquence des grèves, des 35 heures et de problèmes de qualité.
Depuis, Johnson Controls n'a plus obtenu les marchés des sites PSA de Mulhouse et de Sochaux, au profit de deux filiales de Faurecia, Sielest (près de Mulhouse) et Siedoubs (près de Sochaux).
Et il s'est trouvé des syndicalistes, sur le site allemand, pour déplorer l'absence « de raison économique » à cette fermeture, et sur les sites français, pour se féliciter de la « compétitivité retrouvée face au concurrent frontalier allemand ».
Dans les deux cas, il s'agit d'un leurre : les travailleurs ont tout à perdre à marcher dans cette combine patronale.
L' une des preuves, c'est qu'avec 450 contrats à durée indéterminée à eux deux, Sielest et Siedoubs sont loin des plus de 1 000 permanents qu'ils employaient en cumul avant l'arrivée de Johnson Controls. Dans ces histoires de compétitivité entre usines de production, les vainqueurs, ce sont les patrons. Les travailleurs, eux, y perdent ce qu'ils ont pour vivre : leur emploi et leur salaire.