Les voyages forment…les grosses fortunes

La ligne B du RER ne recevra pas ses 146 nouvelles rames fin 2025 comme c’était prévu en raison d’un conflit commercial avec le constructeur Alstom. Début 2021, a été passé commande de ces nouvelles voitures aux constructeurs Bombardier et CAF pour 2,5 milliards d’euros, rejetant l’offre d’Alstom, supérieure de 500 millions. Or Alstom, ayant racheté Bombardier, a hérité de la commande et du partenaire CAF, malgré ses efforts pour annuler le contrat ou négocier une rallonge. Valérie Pécresse, présidente d’IDFM, et le PDG d’Alstom ont confirmé le blocage de la situation jusqu’à une date indéterminée. Et tant pis pour les usagers qui en voient déjà de toutes les couleurs !

La ligne B transporte près d’un million de voyageurs par jour. Très fréquentée, en particulier par les travailleurs des banlieues populaires du nord de la capitale qui s’y entassent dès le petit matin, le RER B est particulièrement touché par les incidents techniques. Pannes électriques, voitures dont les portes ferment mal, rames supprimées au dernier moment, arrêts en plein trajet et retards sont le lot quotidien des voyageurs. Les travailleurs se logent de plus en plus loin à cause de la flambée des loyers, la fatigue des trajets s'ajoute aux heures de travail.

Alstom, au chiffre d’affaires de 18,5 milliards en 2024-2025, lésine pour 500 millions, quand les autorités se déclarent impuissantes, et les travailleurs payent les transports : un partage des tâches bien connu.