Fermeture pour rentabiliser

Après avoir racheté le groupe Eviosys en janvier dernier, le groupe américain Sonoco a annoncé la fermeture de l'usine de Laon et le licenciement de 117 salariés sur 128. 

Les salariés se souviennent avec colère qu'après le rachat en janvier, la direction du groupe Sonoco avait, devant les salariés, évoqué l'esprit de famille qui régnait dans l'entreprise. 

L'usine fait des bénéfices, mais la direction de Sonoco explique que les gens mangeraient moins de conserves et qu'il lui faudrait donc rentabiliser en fermant une usine et en supprimant des emplois dans d'autres. 

La production serait alors délocalisée dans d'autres usines du groupe en France, Italie, Espagne ou Hongrie. Vu des États-Unis, pour les actionnaires, c'est sûrement du pareil au même ! 

Mais pour les travailleurs, il s'agit de leurs conditions d'existence !

Le lendemain de l'annonce aux syndicats, les travailleurs se sont mis en grève et sont restés devant l'usine .

Ils ont très massivement fait grève le jeudi suivant, 18 septembre, lors de la journée nationale et ce jour-là, les centaines de manifestants qui répondaient à l'appel national ont terminé la manifestation devant l'usine pour montrer leur solidarité.

Des élus locaux et la préfecture se sont plaints de ne pas avoir eu de réponses à leurs demandes d'explications, ce à quoi la direction de Sonoco a répondu, qu'elle réservait la priorité de l'information aux syndicats. Cela illustre surtout que les patrons en général ne se sentent avoir aucun compte à rendre, pas plus aux élus qu'aux représentants de l'État. 

Les travailleurs n'ont aucune raison d'accepter que ce soit encore et toujours à eux de payer pour permettre à des actionnaires de continuer à s'enrichir.